Les inégalités sociales se perpétuent jusque dans les établissements d'accueil de personnes âgées, révèle une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1).
Au premier abord, c'est avant tout pour des raisons de santé que les personnes âgées intègrent ces établissements. En 1998, parmi les 480 000 résidents de plus de 60 ans hébergés en maison de retraite et en unité de soins de longue durée des hôpitaux, 264 000 peuvent être considérés comme dépendants. « Un tiers environ des personnes dépendantes vivent en établissement », évaluent les auteurs.
Mais, si l'on regarde de plus près la population accueillie, des inégalités apparaissent. La solitude est un premier facteur discriminant, car deux tiers des personnes seules dépendantes vivent en institution. En outre, 5,2 % des femmes de plus de 60 ans résident en établissement contre seulement 2,4 %des hommes de la même tranche d'âge, une différence qui s'explique en partie par la pluslongue espérance de vie des femmes.
Enfin, les inégalités en établissement pour personnes âgées sont sociales. Ainsi, les ouvriers sont sur-représentés, à 43 % parmi les hommes. Quant aux femmes, 24 % étaient ouvrières et 21 % employées. En revanche, les ex-cadres supérieurs ne correspondent qu'à 2,8 % des personnes en institution, alors que cette proportion est trois fois supérieure parmi les plus de 60 ans vivant seuls à domicile.
En 1998, les ressources financières des personnes âgées hébergées variaient entre 3 950 F et 10 500 F, allocations comprises. Mais un quart des répondants se situaient en deçà. Et les deux tiers déclaraient disposer de moins de 450 F pour leurs dépenses personnelles après avoir réglé les frais d'hébergement.
(1) Etudes et résultats n° 108 - Mars 2001 - DREES.