Pour un Grenelle de l'administration sanitaire et sociale

Le Syndicat national des inspecteurs des affaires sanitaires et sociales (Sniass)   (1) réclame un « Grenelle » de l'administration sanitaire et sociale. Il devait le faire savoir à Bernard Kouchner, à l'occasion de la rencontre entre le ministre délégué à la santé et les organisations syndicales du secteur santé/solidarité, prévue le 4 avril.

Le syndicat avait déjà demandé à Elisabeth Guigou, en décembre, d'organiser un «  sauvetage  » du secteur, en sous-effectif chronique depuis 20 ans (2). En effet, alors que les missions des services santé-solidarité se sont « considérablement élargies » durant cette période (revenu minimum d'insertion, lutte contre les exclusions, couverture maladie universelle, accueil des réfugiés, etc.), les moyens n'ont pas été ajustés en conséquence.

A cela s'ajoute la mise en place prochaine des 35 heures. C'est pourquoi le Sniass a écrit à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, le 23 mars, et le répétera à Bernard Kouchner. Il exige que  « le préalable à la négociation posé par l'administration de refuser toute création d'emplois venant en contrepartie de l'application d'ARTT » ne s'applique pas au secteur. Le Sniass estime, avec FO et la CGT, que 4 000 à 5 000 postes sont à pourvoir, compensation des 35 heures comprise, toutes les catégories d'agents et corps de métiers (cadres et personnels administratif et technique) étant concernées

Cette colère est partagée par l'Association des inspecteurs des affaires sanitaires et sociales (3), qui fêtait, le 16 mars, ses dix ans d'existence. Déjà « surbookés », ces professionnels « risquent l'overdose avec l'allocation personnalisée à l'autonomie et la réforme des établissements d'hébergement pour personnes dépendantes », s'alarme-t-elle. Et de réclamer le  « feu vert » du gouvernement sur la revalorisation de leur statut proposée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité et visant à les aligner sur le statut des inspecteurs du travail.