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« Connaître son origine : un droit »

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Pierre Verdier et Nathalie Margiotta, responsables de la Coordination des actions pour le droit à la connaissance des origines (Cadco)   (1), s'indignent des propos exprimés par Georgina Souty-Baum, dans une tribune libre publiée dans nos colonnes sous le titre « Accès aux origines : plaidoyer pour une juste mesure »   (2). Ils revendiquent la « communication de plein droit » de l'identité de la mère à tout enfant majeur qui le demande.

« Aujourd'hui, juridiquement, en France, avoir des parents et les connaître n'est pas un droit. C'est seulement une possibilité. En effet, il dépend encore du seul bon vouloir des adultes d'établir ou non la filiation.

D'un point de vue éthique et humain, en revanche, cette position n'est plus acceptable. Plusieurs associations se sont constituées (3) pour faire inscrire ce droit dans notre code.

Or, curieusement, l'une d'elle, qui s'appelle par anti-phrase “Pour le droit d'accès aux origines familiales”, avançait, dans une tribune libre des ASH   (2), que revendiquer ce droit serait “se contenter [!] d'une vision unilatérale et égoïste” et que les droits des enfants ne pouvaient l'emporter sur les droits des parents biologiques au nom d'un prétendu équilibre. Cette prise de position a indigné tous les militants du droit aux origines.

Nous affirmons au contraire, en effet, que les situations des parents biologiques et de l'enfant ne sont en rien parallèles. Il ne s'agit pas de deux droits qui seraient aussi légitimes l'un que l'autre, et entre lesquels il faudrait, bien sûr, privilégier celui des parents, mais d'une liberté d'adultes qui fait obstacle à un droit fondamental d'autres adultes. L'enfant n'a rien demandé. La mère - et souvent la société qui fait pression sur la mère -sait qui elle est et rien ne l'autorise à priver son enfant de son identité. Dans une saine éthique de la filiation, mettre un enfant au monde n'entraîne pas seulement des droits sur lui, mais comporte aussi des devoirs. Et, notamment, le devoir de permettre à l'enfant de vivre pleinement et en assumant la totalité de son histoire, ce qui ne fait nullement obstacle à l'adoption.

Nous soutenons sans réserve l'action courageuse des “X en colère”. C'est faire injure à tous les abandonnés de traiter leur légitime demande de “vision unilatérale et égoïste”.

Le projet de loi de Ségolène Royal aménage l'existant. Il va permettre à davantage d'enfants de retrouver leurs mères et, plus rarement, leurs pères. C'est donc un premier pas, même s'il ne crée pas encore de véritable droit pour l'enfant de connaître ses père et mère.

Reconnaître ce droit implique le recueil obligatoire de l'identité de la mère, même ensuite conservée secrètement, et sa communication de plein droit à l'enfant majeur qui le demande. L'expérience de nombreuses retrouvailles difficilement acquises nous montre que ce serait sans danger pour les uns et les autres et que cela apporte un soulagement infini aux mères et aux enfants concernés. Ce serait aussi conforme à la vision que nous avons de nos responsabilités et aussi à nos engagements internationaux. »

Notes

(1)  Respectivement président et secrétaire générale de la Cadco : 43, rue Liancourt - 75014 Paris - Tél : 01 47 64 56 67.

(2)  Voir ASH n° 2207 du 23-03-01.

(3)  Principales associations adhérentes à la Cadco : Droit à leur origine : les pupilles de l'Etat, Association des mères de l'ombre, Association pour le droit aux origines des enfants nés sous X, Les tombés des nids, GEN-AB, Recherche- Famille-Origine-Racines, Association SOS papa.

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