45 500 enfants handicapés étaient accueillis en internat en 1998, alors qu'ils étaient 57 500 en 1985. Dans une étude récente, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1), révèle en effet que ce type d'établissement concentre aujourd'hui moins de places (38 %en 1998 contre 49 % en 1985), au profit des autres modes d'accueil : l'externat représentait 48 % des places en 1998 (contre 47 % en 1985), et les services d'éducation spéciale et de soins à domicile sont passés de seulement 4 % en 1985 à 14 %en 1998.
La perte de vitesse des internats est cependant variable selon le type de structure. Ainsi, sur la même période, le nombre de places a diminué de 36 % dans les établissements d'éducation spéciale pour enfants déficients intellectuels, alors qu'il a été multiplié de façon spectaculaire (par 9,5) dans les centres pour enfants polyhandicapés.
Qui fréquente les internats ? En majorité des garçons (62 %) et des enfants membres de familles nombreuses (36 % ont plus de deux frères et sœurs). En outre, « les enfants handicapés accueillis en établissement sont 60 % à vivre en internat lorsqu'ils souffrent d'une déficience psychique et seulement 37 % quand ils souffrent d'une déficience intellectuelle », précise l'auteur. Quant aux enfants victimes d'un retard profond ou sévère, ils sont moins souvent pris en charge dans ce type de structure.
La fréquentation des internats augmente régulièrement avec l'âge, révèle par ailleurs l'enquête. Ainsi, seuls 16 % des enfants âgés de 0 à 5 ans sont confiés par leurs parents à ces établissements, contre 29 % des 6-10 ans, 47 % des 11-15 ans, et plus de 50 % des plus de 16 ans.
Les auteurs se sont également intéressés aux activités des enfants accueillis. Ainsi, 70 % sont scolarisés à temps plein au sein de l'institution, « sauf dans les établissements pour polyhandicapés, où près de 95 % des enfants ne le sont pas », précisent-ils. La moitié des mineurs scolarisés le sont en primaire, 8 % au collège, 1 % au lycée et 21 %en enseignement professionnel. Ils bénéficient aussi souvent que les enfants du même âge de sorties au cinéma ou au cirque, et exercent autant d'activités sportives.
Par contre, les conditions de vie en internat semblent moins favorables pour les mineurs que pour les adultes. Ainsi, deux tiers des enfants internes dorment en chambre collective, alors que plus de la moitié des adultes handicapés sont accueillis en chambre individuelle. En outre, quatre enfants sur cinq déclarent ne pas disposer de cabinet de toilette ni de douche ni de baignoire dans leur chambre (deux tiers des adultes en ont). Enfin, leurs lieux d'accueil sont moins accessibles puisque l'arrêt de transport en commun le plus proche se situe à plus de 5 km pour 20 % d'entre eux (5 %des structures pour personnes âgées). Comment expliquer cette différence de confort ? « De nombreux établissements [pour enfants] ont été créés juste après la Seconde Guerre mondiale » alors que les structures pour adultes sont plus récentes, analysent les auteurs.
(1) DREES - Etudes et résultats n° 106 - Mars 2001.