Point n'est besoin de faire de longues recherches pour comprendre que la précarité rend plus vulnérable à la maladie, retarde l'accès aux soins, complique le suivi des traitements, etc. Mais comment résoudre ce problème majeur de santé publique ?
Dans le cadre de la réflexion entreprise depuis 1996 sur les rapports entre la santé et les situations sociales, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale a réuni près de 30 études réalisées depuis une dizaine d'années autour de la précarité (1). Autant de coups de projecteurs qui ne portent pas seulement sur les carences des personnes sans domicile, mais aussi sur les liens entre apprentissage scolaire et santé, entre accidents de la vie de travail et troubles dépressifs, entre insécurité affective et interruptions volontaires de grossesse à répétition... bref sur les multiples processus de précarisation dans les populations fragiles. Ce « panorama impressionnant » découvre les nombreux visages de la « pauvreté moderne », souligne Marie-Thérèse Join- Lambert, présidente de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Il montre aussi que la création de la couverture maladie universelle - un progrès incontestable (2) - ne suffira pas à résoudre tous les problèmes de représentation du corps, de rapport aux risques et à la dépendance, de relations avec le système médical...
(1) Précarisation, risque et santé, collection « Questions en santé publique » - Ed. Inserm : 101, rue de Tolbiac - 75654 Paris cedex 13 - 350 F (53,36 €).
(2) Voir ASH n° 2206 du 16-03-01.