Le statut nutritionnel des personnes sans domicile fixe laisse évidemment à désirer, mais aucune étude n'avait jamais été entreprise pour l'évaluer ni pour vérifier si l'aide alimentaire qui leur est dispensée est adaptée à leurs besoins. C'est désormais chose faite avec deux enquêtes. La première a été réalisée par l'Institut scientifique et technique de la nutrition et de l'alimentation (1), sur une centaine de personnes fréquentant un foyer d'hébergement d'urgence à Paris. Elle met en évidence un apport énergétique hors alcool insuffisant avec moins de trois repas par jour et de nombreuses carences en micronutriments. L'autre enquête, incluant une analyse sanguine, a été menée par l'Observatoire du Samu social de Paris (2) sur 90 personnes accueillies en soins infirmiers et confirme les carences constatées par la première.
Ces deux études suggèrent des pistes pratiques d'amélioration des apports nutritionnels effectués dans les différents centres d'hébergement ou d'accueil. Leurs résultats ont conduit le gouvernement à inclure, dans le programme national nutrition-santé (3), rendu public le 1er février par Dominique Gillot, un « objectif spécifique » de lutte « pour prévenir les déficiences nutritionnelles des personnes en situation de précarité, en s'appuyant sur les réseaux associatifs ». Reste à le traduire par des mesures concrètes et d'abord par une information des associations et des travailleurs sociaux concernés.
(1) ISTNA-U557 Inserm : CNAM - 5, rue du Vertbois - 75003 Paris - Contact : Nicole Darmon - Tél. 01 53 01 80 37 - E-mail :
(2) Observatoire du Samu social : 35, av. Courteline - 75012 Paris - Contact : Carole Lardoux - Tél. 01 53 66 12 56 - E- mail :
(3) Le PNNS est consultable sur le site du ministère :