L'Observatoire de la pauvreté prépare un « Atlas de la précarité »

omment réconcilier la connais- sance “scientifique” et la connaissance “sensible” ? Comment recueillir et analyser les savoirs irremplaçables des acteurs de terrain » sur la précarité ?, s'interrogeait, le 6 mars, Marie-Thérèse Join-Lambert, présidente de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (1). Elle ouvrait une journée d'échanges organisée avec les responsables associatifs afin de préparer le deuxième rapport de cette instance, prévu en mars 2002 (2). Année où le mandat de ses membres (trois ans) viendra à échéance.

Pour 2001-2002, l'observatoire a décidé de mettre la priorité sur les approches territoriales de la pauvreté. Il travaille ainsi à la réalisation d'un « Atlas de la précarité » afin d'appréhender ses concentrations géographiques et les formes qu'elle prend selon les territoires (avec un éclairage particulier sur la pauvreté des familles). De même, il soutient une enquête expérimentale de l'Institut national d'études démographiques sur les formes de ségrégations urbaines dans les grandes métropoles. Enfin, la pauvreté en milieu rural va être examinée à la lumière des données existantes.

L'étude des publics particuliers ne sera pas pour autant oubliée. En ce sens, l'observatoire finance l'enquête de l'Institut national de la statistique et des études économiques sur les populations sans domicile dont les résultats devraient être livrés à la fin de l'année (3). Par ailleurs, il a donné son appui au projet de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques d'enquêter auprès d'un panel de titulaires de minima sociaux. L'observatoire devrait également mener ses premières investigations sur les étrangers en situation précaire et les jeunes demandeurs d'asile et examiner la faisabilité d'une étude sur les sortants de prison.

Par ailleurs, certains thèmes comme le logement (dégradé ou social) et la santé (notamment la santé scolaire en maternelle) font l'objet de réflexions.

Enfin, les données d'origine associative sur la précarité vont être davantage mobilisées. Un étude devrait être conduite sur les publics accueillis par de grandes associations dans quelques villes moyennes de province.