« Nous voulons que l'accueil des tout-petits soit aussi réussi que celui des enfants de 2 à 6 ans. Et gratuit, comme lui. Pour cela, nous lançons le combat pour la création d'un véritable service public national d'accueil de la petite enfance. » En annonçant une campagne sur le thème « Du temps pour vivre », par « l'égalité à la maison et au travail » , le Collectif droits des femmes (1) a formulé, le 27 février, une série de revendications, axée d'abord sur l'accueil de la petite enfance. Les difficultés rencontrées en la matière obèrent en effet l'accès au travail des femmes. D'autant qu'à la pénurie de l'offre s'ajoute l'effet pervers des différentes prestations proposées (AGED, AFEAMA et APE), l'allocation parentale d'éducation (APE), renvoyant, par exemple, beaucoup de femmes de condition modeste au foyer ou à des formules de temps partiel non choisi.
Le collectif place donc au premier rang de ses revendications le développement des crèches collectives, dont il confierait volontiers la construction aux communes et la charge du fonctionnement à l'Etat. Il demande en effet la création d'un service public national pour ne pas dépendre « de bonnes volontés locales ou de la richesse de telle ou telle collectivité territoriale ». Il propose d'y rattacher tous les modes de garde, pour mieux les professionnaliser, dans l'intérêt des enfants et des emplois concernés. Pour cela, il suggère d'inverser les priorités actuelles de financement en faveur des solutions collectives, en comparant les 18 milliards de francs annuels qui vont à l'APE et le 1,5 milliard promis pour la construction de crèches...
En matière d'emploi, le collectif demande un durcissement de la loi sur l'égalité professionnelle et la création d'un organisme national contre les discriminations sexistes, « pour agir comme on le fait actuellement contre les discriminations racistes ».
(1) Collectif droits des femmes : 21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris - Tél. 01 43 56 36 48.