Depuis 1946, la République française est « indivisible, laïque, démocratique et sociale » (article premier de la Constitution). Mais cette notion de République sociale est en germe dès 1789, et progresse au rythme des débats tout au long du XIXe siècle. Comment évolue-t-elle à mesure que se crée le droit social, que s'échafaude la notion de service public et que se construit « l'équilibre singulier » du service public social, fruit de la reconnaissance réciproque de l'Etat et des « œuvres », devenues institutions sociales et médico-sociales ? C'est une très intéressante généalogie que les auteurs permettent d'abord de remonter, en proposant de suivre la « mise en place », mais aussi la « mise en œuvre », de la République sociale. Avant qu'une troisième partie ne décrypte la « mise en cause » récente des grands principes, avec les débats droits/devoirs, solidarité/libéralisme, égalité/ équité.
Rédigé par deux professeurs de droit public qui connaissent bien le monde de l'action sociale, cet essai, clair et toujours accessible, apporte un bel éclairage éthique en même temps qu'historique et juridique à l'action et à la réflexion d'aujourd'hui. Un ouvrage de fond, résolument « républicain ». M.-J.M.
La République sociale. Contribution à l'étude de la question démocratique en France - Michel Borgetto et Robert Lafore - Ed. PUF- 198 F (38,18 €).