Jeunes : une entrée dans la vie adulte toujours plus tardive

Les jeunes accèdent plus tard à l'autonomie économique et à un logement loué par eux-mêmes, confirme une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), publiée le 22 février (1). Réalisée en 1997 auprès de personnes âgées de 26 à 29 ans, elle permet de faire des comparaisons avec une enquête semblable menée en 1992. Ainsi, entre ces deux dates, l'âge médian de fin d'études a été retardé d'un an et demi, pour atteindre 19 ans. De même, les jeunes, particulièrement les garçons, s'installent de plus en plus tard dans un logement indépendant. Ce qui ne veut pas dire, contrairement à une idée trop répandue, qu'ils se complaisent à rester dans le cocon familial. Car l'âge de «  décohabitation avec les parents » stagne à 21 ans, selon l'INSEE. De fait, entre la fin des études et l'entrée dans un logement indépendant, les jeunes vivent de plus en plus dans des logements mis à leur disposition par les familles. Par ailleurs, l'âge d'accès à un premier emploi a été retardé d'un peu moins d'un an entre 1992 et 1997, pour se situer à 21 ans. Par contre, l'obtention d'un emploi stable se produit aujourd'hui autour de 23 ans.

« Le retard (par rapport aux générations précédentes) mis à rassembler les atouts scolaires et économiques […]pour réussir leur entrée dans la vie accroît probablement l'impatience d'y parvenir lorsqu'on a enfin ces atouts », analysent les auteurs de l'enquête. Pour preuve, les nouvelles générations accèdent plus rapidement que les précédentes à un logement indépendant et se mettent en couple plus vite une fois qu'elles possèdent un premier emploi. L'âge à la naissance du premier enfant continue toutefois de reculer (la moitié des femmes ont un enfant après 28 ans et les trois quart des hommes après 26 ans).