Après plus de 13 ans d'application de la loi du 10 juillet 1987, qui oblige les établissements de plus de 20 salariés à employer au moins 6 % de handicapés, « le taux officiel stagne à 4 %, donc loin du minimum », dénonce la CGT (1). Les 12 000 embauches enregistrées en 1998 (dernier exercice connu) dans les entreprises assujetties - en hausse de 20 % sur un an - ne font donc que compenser, ou à peu près, les départs à la retraite (2).
Si l'on prend en compte les 220 000 personnes handicapées réellement employées, et non les 295 000 « unités bénéficiaires » - selon le mode de calcul réglementaire, pondéré en fonction de l'âge et de la gravité du handicap, qui permet de compter jusqu'à 5,5 unités pour une seule personne employée -, le taux réel d'emploi dans le privé atteint juste 3 %, fait remarquer la CGT. « Contrairement à ce que l'on dit souvent, le privé ne fait pas mieux que le public », ajoute-t-elle. L'Etat en est, en effet, à 3,06 %d'emploi de handicapés, les collectivités territoriales à 5,13 % et la fonction publique hospitalière à 5,7 %. Et cela, malgré la « pluie d'aides » dont, selon la confédération, le secteur privé bénéficie de la part de l'Agefiph et de l'Etat.
La CGT dénonce aussi « la situation dramatique » des salariés licenciés pour inaptitude vers 50 ans. « Ils n'ont que très peu de chances de trouver un emploi et les Cotorep leur refusent l'accès à la formation. »
La centrale syndicale pense donc qu'il « faut montrer plus d'exigence envers le patronat ». Elle demande que la contribution à l'Agefiph, réclamée aux entreprises qui n'emploient pas 6 % de handicapés, soit « fortement relevée pour être dissuasive » et qu'une obligation de négocier sur ce point soit instituée dans l'entreprise. La CGT souhaite également que les aides de l'Agefiph soient attribuées avec plus de rigueur et mieux contrôlées, et qu'enfin les Cotorep disposent des « moyens matériels et humains de rendre un bon service aux usagers ».
(1) CGT : 263, rue de Paris - 93516 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 80 00.
(2) Parallèlement, l'ANPE dénombrait 142 000 demandeurs d'emploi handicapés en mars 2000.