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Manifeste de l'Unassad pour une véritable politique de maintien à domicile

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« Notre secteur connaît des difficultés anciennes et qui s'accentuent. Mais nous ne sommes pas entendus. Nous avons peut-être fait une erreur de stratégie en manifestant le 21 octobre sans gêner personne. » Christiane Martel, présidente de l'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad)   (1), le déplore sur un ton calme mais déterminé. Son organisation a tenu une assemblée générale extraordinaire, le 8 février (2), avec un seul point à l'ordre du jour : comment se faire entendre ? Un plan d'action a été adopté pour les prochains 18 mois, avec une première étape le 26 février. Ce jour-là, les présidents des structures d'aide à domicile publieront un manifeste et l'enverront à leurs interlocuteurs locaux et nationaux, avec fax ou mail à Matignon et rue de Grenelle. Pour pousser « un cri d'alarme collectif ». La deuxième étape devrait être l'organisation d'une journée nationale de l'aide à domicile, suivie, le cas échéant, d'une manifestation nationale qui, cette fois, gênerait...

Le secteur est en effet « las d'attendre Godot » et les belles mesures promises et toujours retardées ou jamais traduites dans les faits. Par exemple, les décrets d'application ne sont toujours pas sortis pour la création des 5 000 emplois d'auxiliaires de vie promis aux handicapés en janvier 2000, ni pour le financement des 4 000 postes de soins infirmiers à domicile annoncés en mars 2000 pour les personnes âgées dépendantes (3).

Actuellement, on présente l'allocation personnalisé à l'autonomie (APA) « comme si elle allait résoudre d'un coup tous les problèmes, insiste Christiane Martel. Mais les personnes âgées ne représentent que les deux tiers des bénéficiaires de l'aide à domicile et c'est pour 2001 qu'il nous faut des solutions. Nos structures sont déjà très fragilisées, nous arrivons à l'épuisement de nos ressources à force de vivre dans la précarité. Certaines associations sont au bord du dépôt de bilan.  »

Que demande alors l'Unassad ? D'abord un cadre juridique solide, avec la pleine intégration de l'aide à domicile dans la réforme de la loi de 1975. Et une APA appuyée sur un véritable plan d'aide individualisé qui ne peut se ramener à la détermination d'un GIR. Elle souhaite également une liberté de choix du mode d'intervention, un conventionnement des structures, avec des garanties de qualité et de moyens. Dans l'immédiat, l'union demande un financement pour le passage aux 35 heures (4), une augmentation de 15 % de l'enveloppe des fonds sociaux de la caisse nationale d'assurance vieillesse, etc. A plus long terme, l'Unassad espère voir remiser le paiement à l'heure au profit d'un financement global des interventions, incluant la coordination et la formation des personnels.

« Actuellement, nous ne pouvons rémunérer les salariés comme nous le souhaiterions, ajoute Christiane Martel. Une aide-ménagère reste au SMIC pendant 11 ans. Sans prise en charge des frais de déplacements. Nous avons de plus en plus de mal à recruter et même à conserver nos salariés expérimentés. Au-delà des discours, il est grand temps que ce pays se dote d'une véritable politique de maintien à domicile et la fasse entrer dans les faits. »

Notes

(1)  Unassad : 108/110, rue Saint-Maur - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 82 52.

(2)  Voir ASH n° 2201 du 9-02-01.

(3)  Voir ASH n° 2151 du 28-01-00 et n° 2159 du 24-03-00.

(4)  La commission d'agrément de l'accord RTT dans cette branche devait rendre son avis le 22 février.

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