Associations et travailleurs sociaux, encouragés par la délégation interministérielle à la famille, recourent de plus en plus aux groupes de parole de parents. Si l'outil a fait la preuve de son efficacité pour aider les familles en difficulté, il ne faut pas qu'il devienne une « recette miracle » pour remédier à la « crise d'autorité parentale », ou qu'il serve à « psychologiser les problèmes sociaux » des quartiers réputés difficiles, prévient la Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs (FNEPE). C'est pourquoi elle a étudié, l'an dernier, avec le soutien de la commission d'action sociale de la caisse nationale des allocations familiales, le fonctionnement de ses groupes de parole de parents (1).
Il en ressort que si les adultes de niveau scolaire élevé participent volontairement à de telles réunions, ceux des milieux défavorisés le font davantage sur « injonction » des travailleurs sociaux. La nature des échanges en est totalement transformée. Et la FNEPE d'alerter les professionnels sur la nécessité d'adapter les groupes de parole aux plus modestes, en proposant notamment une animation plus didactique (proposition de thèmes de discussion) et d'inviter des groupes déjà préconstitués (voisins, mères de la même halte-garderie).
Au-delà, à partir de témoignages d'animateurs, les auteurs donnent des pistes pour rendre cet outil efficace. Non pas pour « soigner des symptômes », mais pour aider les adules à inventer, penser leur parentalité en dehors des schémas hérités de leurs propres parents. Sans oublier, encore une fois, de « leur permettre d'élucider les conditions économiques et sociales dans lesquelles les groupes familiaux sont pris ».
(1) Se livrer pour se délivrer - Disp. à la FNEPE : 5, impasse Bon-Secours - 75543 Paris cedex 11 - Tél. 01 44 93 44 70 - 80 F (12,20 euros).