Sur le long terme, 73 % des allocataires du revenu minimum d'insertion (RMI) « verraient leur revenu disponible augmenter si un membre du ménage prenait un emploi à son salaire potentiel », c'est-à-dire celui correspondant à son profil. Les 27 % restants ne connaîtraient en revanche aucun gain financier. C'est ce qu'affirme le Centre d'études de l'emploi dans sa dernière analyse fondée sur une simulation (1).
Pour les trois quarts des ménages qui connaîtraient une augmentation de revenu, celle-ci est évaluée à 1 854 F en moyenne par mois. Et, pour la moitié d'entre eux, elle dépasserait 1 300 F. Les allocataires seuls sans enfants (84 %) seraient les plus avantagés avec 1 941 F. A l'autre extrémité, se trouvent les femmes qui élèvent seules des enfants, puisque moins de la moitié d'entre elles (43 %) bénéficierait d'un gain financier. Le plus souvent jeunes et peu diplômées, elles ont en effet des salaires potentiels bas et la présence des enfants leur assure un RMI plus élevé que la moyenne, d'où un intérêt financier faible à reprendre un emploi, explique l'étude.
Mais, soulignent les auteurs, l'absence de revenu supplémentaire ne préjuge pas des décisions de reprise d'emploi, « les discriminants de l'activité ne se résumant pas à des motifs financiers ».
(1) « Revenu minimum d'insertion et revenus du travail » - Centre d'études de l'emploi - Quatre pages n° 43 - Janvier 2001.