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Des propositions peu innovantes en matière de violence scolaire

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« L'école ne constitue plus un sanctuaire à l'abri des problèmes sociaux, elle est devenue au contraire une caisse de résonance », affirme, dans un rapport, la mission parlementaire d'information sur la sécurité dans les établissements scolaires mise en place en février 2000 au sein de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale. Sous la direction de Bruno Bourg-Broc (RPR), elle formule 45 propositions, présentées aux députés le 7 février 2001, allant de la prévention de la violence à la maintenance des bâtiments.

Pour neutraliser les facteurs de violence, la mission suggère par exemple, de promouvoir des collèges à taille humaine et de rétablir une présence adulte proportionnelle au nombre d'élèves. Surtout, elle recommande la création de « lieux de dialogue et de médiation au sein des établissements afin de rompre la loi du silence ». Et de renforcer l'encadrement pour l'assistance aux devoirs et le suivi pédagogique des élèves en situation difficile. Le rapport incite également à l'amélioration du soutien aux victimes et au refus systématique de l'impunité pour les agresseurs (réponse sans délai, sanctions graduées). Il préconise enfin l'accroissement des moyens en personnels médicaux (notamment des pédopsychiatres) et médico-sociaux (infirmières, assistantes sociales, psychologues) non seulement pour rendre effectif l'encadrement sanitaire des élèves, mais également pour dépister les conduites à risques.

Dans le même temps, le Comité national de lutte contre la violence à l'école, installé depuis octobre 2000 sous la présidence de Sonia Henrich, dressait, le 8 février 2001, un premier bilan de son activité (1). Il s'est ainsi alarmé de la recrudescence de la violence dans les trois académies d'Ile-de-France - Paris, Créteil, Versailles -alors même que les sites en cause bénéficient du plan anti-violence en place depuis novembre 1997 (2).

Le comité prône le renforcement de la stabilité des équipes pédagogiques et de direction, reprenant à son compte des pistes fréquemment tracées. A cette fin, Sonia Henrich propose de «  déroger sur les indemnités financières, sur les conditions de vie de ces personnels et sur leur progression de carrière  ». De fait, « dans des académies sensibles, comme Créteil et Versailles, le taux moyen de “turn-over” - le remplacement des profs chaque année - est de 50 %  », souligne Eric Debardieux, chercheur à Bordeaux-II qui dirige l'Observatoire européen de la violence scolaire. Autre axe de réflexion : l'amélioration du lien entre les parents et l'école et la formation des personnels face aux situations de violence. De même, des adultes-relais, des assistantes sociales et des éducateurs pourraient être mis à contribution dans des zones sensibles. Six groupes de travail instaurés au sein de ce comité devraient rendre leurs propositions en juin prochain.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2186 du 27-10-00.

(2)  Voir ASH n° 2152 du 4-02-00.

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