Malgré la reprise économique, les jeunes non diplômés sont confrontés aux mêmes difficultés que ceux sortis du système scolaire au début des années 90, et « profitent peu, voire très peu », de la baisse générale du taux de chômage des jeunes depuis 1997. C'est le constat fait par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) dans une étude récente sur la situation des jeunes sans diplôme cinq ans après leur entrée dans la vie active en 1992 (1).
Ainsi, leur insertion professionnelle, sociale et familiale demeure plus problématique que pour les diplômés, surtout si leur dernier niveau d'études est très bas. Cette réalité recouvre cependant des situations diverses. En 1997, 45 % des jeunes sans diplôme pouvaient être considérés comme « autonomes ». Toutefois, parmi eux, seulement 15 % étaient jugés complètement indépendants, c'est-à-dire ayant un emploi stable et un logement, les autres possédant soit un logement avec un emploi précaire (16 %), soit un emploi stable tout en vivant encore chez leurs parents (13 %). Un deuxième groupe (21 %) était composé de jeunes « quasiment exclus du marché du travail » et dépendants « de leurs parents pour leur logement comme pour leur subsistance ». Enfin, 34 % des jeunes sans diplôme présentaient une situation qualifiée de « précaire », « non seulement sur le marché du travail mais aussi dans le début de leur vie d'adulte ».
Et le Cereq de conclure que derrière cette diversité de cas, « le risque d'exclusion n'en reste pas moins bien réel, même lorsque la conjoncture s'améliore ».
(1) « Les jeunes sortis de l'école sans diplômes face aux risques d'exclusion » - Bref du Cereq n° 171 - Janvier 2001.