S'il existe bien un serpent de mer, c'est la nécessaire articulation des secteurs social et psychiatrique. Comment sortir des déclarations incantatoires sur un sujet qui bute tant sur des obstacles organisationnels que culturels ? Un collectif de personnalités appartenant aux deux champs d'intervention a décidé de passer à l'action (1). Ils lancent un appel « pour une politique citoyenne de santé mentale » en direction des professionnels (2). Estimant que « le manque de cohérence entre social et médical fait apparaître une frange de populations errantes, composée “d'accidentés de la vie” qu'aucun dispositif de santé mentale n'appréhende dans sa singularité », ils jugent nécessaire d'élaborer de nouveaux outils conceptuels dans le cadre d'une approche à la fois médicale, psychologique et sociale.
Il s'agit selon eux de concevoir « une politique citoyenne de santé mentale » prenant en compte « le mal-être des personnes, tant au niveau de l'individu que de la famille et du groupe social ». Ce qui suppose de créer des structures n'appartenant ni au médical, ni au social et surtout, au-delà des conventions de partenariat existant aujourd'hui, de « penser la coordination des actions », notamment par la mise en place de formations transversales. « L'affaire n'est pas simple », reconnaissent les initiateurs de la démarche, insistant sur l'éthique personnelle et professionnelle des intervenants qu'elle implique.
(1) Pierre Benghozi, Roland Broca, Hélène Cornière, Vincent Daussy, Marcel Jaeger, Jacques Ladsous, Annie-France Le Pape, Pierre Sadoul, Jacques Simonnet.
(2) Un colloque fixé les 9 et 10 octobre 2001 devrait développer les thèmes de cet appel - C/o Marcel Jaeger : Buc Ressources - 1, rue Louis- Massotte - 78530 Buc - Tél. 01 39 20 19 94.