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Le « ras-le-bol » gagne le secteur de l'aide à domicile

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A l'instar de Jean Vernhet, secrétaire général de l'Union nationale des associations d'aide à domicile en milieu rural (UNADMR) (1), les associations du secteur en ont « ras-le-bol  ». En effet, l'immobilisme gouvernemental sur le dossier des 35 heures dans la branche aide à domicile et sur celui de l'aide personnalisée à l'autonomie (APA) les inquiète fortement.

Une « situation gravissime »

C'est pourquoi, depuis le 1er février, les 3 000 associations locales de l'UNADMR écrivent aux députés et sénateurs afin de leur demander une audience pour parler de la « situation gravissime » dans laquelle se trouve le secteur. L'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad) (2) devait également se réunir, le 8 février, en assem-blée générale extraordinaire pour proposer à ses adhérents « un plan d'action pour les prochaines semaines », afin de créer les conditions « d'une véritable politique de maintien à domicile  » (manifestations locales et nationales, mobilisation des élus, information du grand public). Pour sa part, la Fédération nationale des associations de l'aide familiale à domicile interpelle les parlementaires depuis le mois de septembre. « La direction générale de l'action sociale nous a avoué que le ministère était très sollicité par les députés, en particulier sur les problèmes du secteur famille  », affirme l'association. Enfin, la CFDT Santé- sociaux avait, la semaine dernière, menacé d'organiser une manifestation nationale si le gouvernement ne décidait pas, « sous 15 jours », l'agrément de l'accord 35 heures signé le 6 juillet 2000 et de son avenant du 22 novembre (3).

Les retards de la nouvelle prestation autonomie

Outre les problèmes de financement qui ralentissent la mise en œuvre de la réduction du temps de travail depuis huit mois, les associations s'agacent du retard pris sur le dossier, indirectement lié, de la nouvelle prestation autonomie. «  Cette mesure permettrait d'améliorer la solvabilisation des bénéficiaires de l'aide à domicile, et du même coup, un meilleur professionnalisme dans notre secteur », estime Jean Vernhet. Toutefois, à la suite des reports successifs de l'examen du projet de loi en conseil des ministres, l'association s'interroge « sur la volonté politique réelle du gouvernement de faire aboutir rapidement le projet ».

Par ailleurs, cette dernière a annoncé qu'elle s'était lancée, dans le cadre d'un renouvellement, le 24 janvier, de son partenariat avec le mouvement Pact Arim pour l'amélioration de l'habitat, dans la création de « Maisons de services et modules de logements adaptés  ». Leur objectif est de « sortir de la logique d'établissement ». Concrètement, l'UNADMR veut créer dans tous les chefs-lieux de canton une maison d'accueil et d'information sur l'aide à domicile. A côté, des maisons de services modulaires aideraient les personnes âgées dépendantes à trouver un logement social aménagé en fonction de leur handicap, et leur fourniraient des services collectifs d'aide à domicile. Deux structures ont déjà été ouvertes dans le département de la Manche, selon l'association.

Notes

(1)  UNADMR : 184 A, rue du Faubourg- Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 44 65 55 55.

(2)  Unassad : 108-110, rue Saint-Maur - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 82 52.

(3)  Voir ce numéro.

LE SOCIAL EN ACTION

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