La dernière séance de discussions salariales entre Michel Sapin et les sept organisations syndicales de fonctionnaires s'est conclue, le 19 janvier 2001, par un échec. Le blocage majeur a porté sur la revalorisation de la valeur du point d'indice pour l'année 2000, fixée unilatéralement à 0,5 % en novembre dernier par le ministre de la Fonction publique (1), et sur laquelle il n'a pas voulu revenir. Estimant que le précédent accord salarial de 1998 avait dégagé un pouvoir d'achat de 1,1 %, Michel Sapin a, en effet, considéré que cette augmentation suffisait pour que les fonctionnaires ne soient pas lésés par l'inflation, établie à 1,6 % pour 2000.
En désaccord total avec la méthode et les bases de négociation retenues par le ministre, les syndicats ont rejeté toutes les autres propositions. Parmi celles-ci figuraient une revalorisation des traitements de 1,2 % en 2001 et 2002 (0,4 % au 1er juin et 0,8 % au 1er décembre de chaque année). Des mesures en faveur des bas salaires, notamment pour éviter les effets dommageables du décalage avec le SMIC, étaient également à l'ordre du jour. Par ailleurs, Michel Sapin a soumis aux organisations syndicales un dispositif de gestion des carrières et de promotion interne, qu'il juge « très novateur ». Enfin, il leur a présenté une refonte du système des indemnités horaires pour travaux supplémentaires.
Tandis que les syndicats décidaient d'une journée de grève et de manifestations, le 30 janvier, le ministre de la Fonction publique indiquait, dans une interview au Figaro du 20 janvier, que si le blocage des négociations persistait, le gouvernement « prendrait des mesures unilatérales pour préserver le pouvoir d'achat » des fonctionnaires.
(1) Voir ASH n° 2190 du 24-11-00.