Peu avant leur manifestation du 29 janvier, le mouvement national des étudiants travailleurs sociaux (1) a rendu public son cahier de revendications, qui reprend les doléances des élèves mobilisés en région depuis des mois (2).
Les plus nombreuses concernent la lutte contre la précarité financière des élèves. Le collectif revendique un plafonnement à 200 F des frais d'examen, une allocation de formation « pour l'ensemble des étudiants en France », des frais de scolarité limités à 2 000 F par an, la création d'un fonds national d'indemnités de frais de stage et un accroissement des budgets alloués par l'Etat aux centres de formation « au moins proportionnel à [l'augmentation] des effectifs ».
Autre problème crucial, selon les étudiants :la pénurie de stages. Pour y remédier, ils demandent que le ministère interpelle les partenaires concernés et que les directions régionales des affaires sanitaires et sociales constituent des protocoles pour l'identification des lieux de stage.
Les étudiants réclament ensuite une meilleure reconnaissance de leurs diplômes (bac+3 et non plus bac+2 pour les cursus nécessitant trois années pleines de formation) et une redéfinition de certains d'entre eux (formation en trois ans des éducateurs de jeunes enfants, par exemple). De plus, il serait nécessaire, selon le collectif, de préciser les fonctions de chaque professionnel, en particulier des « nouveaux intervenants sociaux » : « Il y a un manque d'anticipation, d'organisation et de coordination visible sur le terrain qui fait que des conseillers sociaux sans diplôme font le travail d'un assistant social, que des intervenants, sous payés, avec une formation-éclair, occupent des fonctions d'éducateur spécialisé », dénonce-t-il.
Les étudiants ajoutent enfin qu'ils souhaitent être représentés aux réunions administratives et pédagogiques des centres de formation.
Ce mouvement est soutenu par de nombreuses organisations. Notamment, les deux unions fédérales de l'action sociale et des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, l'Association française des organismes de formation et de recherche en travail social et l'Association nationale des assistants de service social. « Solidaire dès le départ », cette dernière demande qu'une commission interministérielle prenne en compte les revendications des étudiants « dans les plus brefs délais » et permette aux centres de formation de continuer à assurer « dans de meilleures conditions » leur mission. « C'est l'ensemble du dispositif de formation qu'il faut repenser, ainsi que son financement », ajoutent les fédérations Interco et Santé- sociaux de la CFDT.
(1) Contacts : Rudy Doucet - Tél. 06 81 62 63 42 ou Agnès : 01 42 55 50 53. Site Internet : http://site. voila. fr/coordinationitstours.
(2) Voir ASH n° 2197 du 12-01-01 et les propos de Sylviane Léger, dans ce numéro.