Les entreprises légumières investissent l'insertion par l'économique

Après deux ans d'expérimentation sur six sites pilotes, la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL) confirme son engagement pour le développement d'entreprises d'insertion. Réunie le 11 janvier afin de tirer le bilan de cette phase de test - accompa-gnée par les ministères de l'Agriculture et de la Solidarité -, elle lance un appel à projets pour la création de nouvelles unités au sein du Réseau des entreprises légumières d'insertion par l'économique (RELIE) (1).

L'histoire a commencé en 1991 avec l'agrément, comme entreprise d'insertion, de l'EARL de l'Aqueduc, une société de production de tomates sous serre à Saint-Martin- de-Crau (Bouches-du-Rhône). Une initiative unique à l'époque, car si les actions d'insertion sont nombreuses dans le maraîchage comme dans l'horticulture, elles se déroulent dans un cadre associatif ou en milieu protégé.

La FNPL s'intéresse à cette entreprise créée par l'un de ses membres et fait réaliser une étude qui valide le concept et suggère un essaimage. A la fois, souligne son président, Jean Sales, pour l'intérêt social du projet et pour son intérêt économique  : le maraîchage est une activité de main-d'œuvre, qui a du mal à recruter. L'insertion par l'économique peut « jouer son rôle de sas » et constituer « un vivier de personnes employables, qualifiées et motivées ».

Après deux années d'essai de formules diverses dans six entreprises de 7 à 32 salariés - 4 à 16 postes d´insertion chacune - la fédération a désormais validé son cahier des charges. Il est axé sur la création d'entreprises parfaitement insérées dans le tissu économique et ayant vocation à réaliser des bénéfices.

La FNPL veut donc étendre le réseau, avec une priorité pour l'implantation dans les grands bassins de production où les difficultés de recrutement sont les plus vives. RELIE offrira aux porteurs de projet une méthodologie et un soutien. Des conventions passées avec la Fondation MACIF, Agir pour l'emploi et France active permettront aussi d'aider au montage financier.

RELIE souhaite également s'ouvrir à des spécialités agricoles qui connaissent les mêmes problèmes d'emploi comme l'horticulture, l'arboriculture ou la viticulture, et entrer en contact avec d'autres réseaux, de type centre d'aide par le travail.