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« Disparues de l'Yonne »  : la Fédération APAJH suspend le comité départemental

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«  Le président de la Fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés [APAJH]  a pris la décision, devant l'urgence et la gravité des faits, de suspendre le comité départemental  » de l'Yonne. Fernand Tournan a annoncé cette sanction dans un communiqué publié le 3 janvier, à la suite des dernières révélations dans « l'affaire des disparues de l'Yonne ».

En clair, le président de la Fédération des APAJH (1) retire au comité gestionnaire des établissements qui accueillaient certaines des jeunes filles handicapées assassinées le droit d'utiliser le sigle APAJH. Cela, «  dans l'attente des explications que devra fournir » le président de ce comité, Georges Decuyper, devant le conseil d'administration fédéral convoqué le 12 janvier. «  Son manque de volonté à faire en sorte que l'enquête judiciaire soit conduite jusqu'au bout est tout à fait condamnable », déclare Fernand Tournan qui le soupçonne même d'avoir donné l'instruction à son personnel de ne rien dévoiler aux policiers sur le fonctionnement interne des établissements. Il reproche au comité départemental de l'Yonne de ne pas avoir signalé à la justice les « fugues » des jeunes filles.

La fédération avait-elle connaissance des graves dysfonctionnements de son association de l'Yonne ? Oui, répond-elle, tout en rappelant que, dès 1993, année de la parution du rapport de l'inspection générale de l'action sociale dénonçant « la gestion et le climat peu sains des établissements concernés », elle avait demandé de prendre directement en charge leur gestion (2). En effet, « les comités départementaux de l'APAJH jouissent d'une telle autonomie juridique que la fédération ne peut s'immiscer en rien dans leur gestion », explique Fernand Tournan. La fédération a renouvelé sa demande d'une telle reprise en main en 1995 et en 1997, aux pouvoirs publics. Lesquels n'ont pas donné suite, l'enquête n'ayant pu prouver l'accompagnement défectueux des personnes handicapées. Le président de l'APAJH espère obtenir gain de cause cette fois-ci auprès de la directrice générale de l'action sociale, dans l'objectif de « mettre fin à la collaboration contestable » de certains membres du personnel et de revoir complètement le fonctionnement de ces établissements.

Dans son communiqué, la Fédération APAJH « réitère [par ailleurs] son soutien aux familles des victimes de ces agissements ignobles  ». Son président espère en outre que toute la lumière sera faite par la commission d'enquête administrative demandée par Ségolène Royal. Commission qui devrait se réunir vers la mi-janvier.

Notes

(1)  Fédération APAJH : 26, rue du Chemin-Vert - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 48 07 25 88.

(2)  Ce rapport a été diligenté à la suite de la condamnation en 1992 pour agression sexuelle sur mineure de Pierre Charrier, ancien directeur de l'un des établissements. L'IGAS était également critique à l'égard de l'épouse de ce dernier. Laquelle dirige toujours un foyer de l'APAJH de l'Yonne.

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