La ministre de l'Emploi et de la Solidarité a décidé, le 8 décembre, de différer de plusieurs mois la mise en œuvre du plan de soins infirmiers (PSI) sans fixer de date butoir (1). Selon un communiqué du ministère, elle a en effet refusé d'agréer l'avenant conventionnel entre la caisse nationale d'assurance maladie et la fédération nationale des infirmiers, qui prévoyait l'entrée en vigueur du PSI le 13 décembre.
Ce plan, destiné à mieux organiser les soins à domicile pour les personnes dépendantes, a été créé par un arrêté du 12 octobre, l'Etat reconnaissant ainsi la « pertinence de ce dispositif ». Mais il a suscité des critiques d'une partie de la profession (2) qui craint un transfert des soins vers les auxilaires de vie avec un déremboursement des actes jusque-là pris en charge par l'assurance maladie.
« Un projet de cette ampleur doit recueillir une large approbation des professionnels », estime la ministre. Ses modalités doivent faire l'objet d'une concertation et « de travaux complémentaires » . Pour ce faire, Elisabeth Guigou a indiqué que sera mise en place une commission d'experts et de parlementaires chargés d'animer des débats régionaux « associant tous les intervenants dans la prise en charge des personnes dépendantes » et d'élaborer des propositions. L'Agence nationale d'accréditation et de l'évaluation de la santé (ANAES) doit également être saisie sur la qualité des soins aux personnes dépendantes.
Plus largement, au vu des relations conflictuelles qui règnent dans le secteur de la santé, la ministre a annoncé le lancement, « dès le début 2001 », d'une « réflexion approfondie sur le cadre général des relations entre les professionnels, les caisses et l'Etat ».
(1) Voir ASH n° 2185 du 20-10-00.
(2) Sur la réaction du CDTHED, voir ce numéro.