Le projet de loi instituant un Conseil national pour l'accès aux origines personnelles, qui devait être rendu public le 13 décembre (1), représente « une avancée intéressante » aux yeux de la Coordination des actions pour le droit à la connaissance des origines (CADCO) (2). Cette dernière, favorable à la suppression de l'accouchement sous X (3), regrette que le texte n'aille pas jusque-là, tout en se montrant satisfaite qu'il permette enfin aux enfants d'accéder à leurs origines. Elle soutiendra donc ce projet de loi « sous réserve de certaines modifications essentielles ».
La CADCO juge qu'en l'état actuel, la nouvelle instance chargée de recueillir les informations sur l'identité de la mère est « sans efficacité à court terme ». Il faudrait plutôt, selon elle, instaurer une commission qui « soit juridiquement une autorité administrative indépendante » semblable à la Commission nationale informatique et libertés. L'organisation demande que les enfants abandonnés et les parents d'origine y soient représentés et que cette commission possède un réel pouvoir d'enquête, en particulier auprès des hôpitaux et des organismes d'adoption, « qui offrent le plus de résistances actuellement ». La CADCO revendique également davantage de garanties sur le recueil de l'identité des parents et une conservation de ces données « plus fiable ». Enfin, elle se démarque de l'esprit du projet de loi en réclamant une communication « systématique » des informations aux enfants qui en font la demande, après leur majorité, et ce quel que soit l'avis des parents. Une manière, selon la CADCO, de « renforcer la responsabilité des parents de naissance » et d'inciter les parents adoptifs à révéler aux enfants qu'ils ne sont pas leurs géniteurs.
(1) Voir ce numéro.
(2) CADCO : 23, rue Camille-Desmoulins - 75011 Paris - Tél. 01 47 64 56 67 -
(3) Voir ASH n° 2134 du 24-09-99.