« C'est dans le cadre de la vie de couple que les femmes adultes subissent le plus de violences psychologiques, physiques et sexuelles », selon une enquête nationale sur ce thème, présentée le 6 décembre, par Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes. Ses résultats seront commentés lors des assisses nationales contre les violences, organisées le 25 janvier 2001 à Paris.
Réalisée par des chercheurs de l'Institut de démographie de l'université de Paris I-Panthéon Sorbonne, avec l'aide d'un institut de sondage, auprès d'un échantillon de 7 000 femmes de 20 à 59 ans, les premiers résultats montrent, en effet, qu'une femme sur dix vivant en couple a subi des violences conjugales de la part de son conjoint au cours de l'année 1999. Le fait d'être au chômage est un facteur aggravant et les femmes les plus jeunes (20-24 ans) sont environ deux fois plus touchées que leurs aînées.
De plus, 4 % des femmes interrogées ont déclaré avoir supporté au moins une agression physique (des coups à la tentative de meurtre) en 1999. 1,2% ont été sexuellement agressées, dont 0,3 %violées. Ce qui correspond, après extrapolation des chiffres, à environ 48 000 femmes sur un total de 15,88 millions âgées de 20 à 59 ans.
Autre hypothèse vérifiée par les chercheurs : les personnes qui, enfants, ont été maltraitées, ont quatre fois plus que les autres été victimes d'agressions.
Par ailleurs, moins de 5 % des victimes d'agressions sexuelles en 1999 les ont dénoncées. Un phénomène également constaté lorsque ces violences se sont déroulées dans le passé. C'est en cas de viol que les femmes recourent le plus fréquemment à une association d'aide (9 %).