Sans assistants sociaux, comment prévenir la violence à l'école et faire en sorte que cette dernière demeure le lieu privilégié de l'intégration sociale et de l'égalité des chances ? C'est, en résumé, la question que posent trois juges des enfants montpelliérains dans une lettre au ministre de l'Education nationale (1). Ils apportent ainsi leur soutien aux assistants sociaux scolaires vacataires de leur secteur. Lesquels avaient, le 6 novembre, exprimé, également par courrier à l'adresse de Jack Lang, leur amertume de ne pouvoir mener correctement leur mission (2). « Nous sommes de plus en plus fréquemment saisis de dossiers de violences scolaires dont les auteurs sont le plus souvent des jeunes très mal intégrés au système scolaire, en raison de difficultés sociales, familiales et psychologiques non détectées », avancent d'emblée les juges des enfants. Souvent âgés de moins de 16 ans, ces jeunes passent de collège en collège, « jusqu'à leur exclusion définitive, sans aucune perspective d'insertion ». Ce n'est guère aux enseignants de remédier à cette souffrance et la répression n'est pas davantage la solution au problème, affirment les magistrats. Et de rappeler que seuls les assistants sociaux sont formés pour analyser les causes de la violence et percevoir les maltraitances physiques ou psychiques, le plus précocement possible. Or la « situation en effectif du département de l'Hérault ne permet pas actuellement que cette mission primordiale soit remplie », déplorent-ils, à l'instar des jeunes assistants sociaux.
(1) Contact : Laurent Puech - Tél. 06 68 56 22 08.
(2) Voir ASH n° 2189 du 17-11-00.