« Centré sur telle ou telle réduction d'impôts, le débat budgétaire a esquivé le problème » des exclus, estiment les membres du Conseil national de l'insertion par l'activité économique (CNIAE) dans un appel rendu public le 4 décembre (1). Malgré les acquis de la loi de juillet 1998, « l'offre d'insertion reste dramatiquement insuffisante face à l'ampleur et à la persistance des phénomènes d'exclusion », constatent les signataires.
Avec l'évolution favorable du marché du travail, soulignent-ils, « les plus proches de l'emploi profitent de la reprise. L'insertion concerne désormais surtout les cas les plus difficiles, qui exigent un accompagnement plus lourd et coûteux. » Mais « la croissance retrouvée, les économies réalisées sur le coût du chômage indemnisé créent une occasion exceptionnelle d'affecter une part des richesses ainsi produites à l'amélioration du sort des exclus et à l'action préventive contre de nouvelles dégradations. »
« Dans le débat budgétaire, des revendications de toute sorte, souvent justifiées, mais émanant toujours des “inclus” couvrent la voix de ceux qui sont trop démunis pour se faire entendre », poursuivent-ils. Il ne faudrait pas que « l'amélioration de la conjoncture relègue au second plan l'effort d'insertion ».
Les signataires agissent donc « pour que soit confirmée et renouvelée la volonté politique de lutter contre les exclusions et que soient dégagés des moyens financiers à la hauteur des enjeux ». Et appellent « à renforcer les liens entre la société civile et l'action publique » afin de « mobiliser tous les acteurs de l'insertion sur des objectifs communs, précis, ambitieux ».
(1) Parmi les signataires, on relève les noms de Claude Alphandéry, président du CNIAE, d'Alix de La Bretesche (FNARS) et de Hugues Feltesse (Uniopss) - CNIAE : 7, square Max-Hymans - 75741 Paris cedex 15 - Tél. 01 44 38 32 70.