Si la France s'est engagée, comme les autres pays européens, dans une démarche de territorialisation des politiques de l'emploi, elle rencontre toutefois encore plusieurs obstacles. C'est le constat que fait le Centre d'études de l'emploi dans une récente publication (1).
Certes, depuis 1997, les acteurs locaux « se sont vu attribuer plus de capacité stratégique dans l'utilisation des crédits des politiques de l'emploi et de l'insertion professionnelle », mais l'Etat central conserve tout de même la maîtrise des instruments financiers et réglementaires. La délégation opérée, qui « reste strictement encadrée », repose essentiellement sur des « fonctions d'ajustement entre l'offre et la demande » et le « traitement des publics difficiles ».
Pour l'auteur, le partage des responsabilités entre l'Etat et les collectivités « ne fonctionne pas bien » . Difficulté parfaitement illustrée par la politique en direction des jeunes pour laquelle les régions contestent le découpage entre la formation, dont elles ont la charge, et l'insertion professionnelle, qui continue à relever pleinement de l'Etat. En outre, l'obligation qu'ont les régions de participer financièrement aux programmes TRACE et emplois-jeunes, à l'élaboration desquels elles n'ont guère été associées, est également source de tensions.
Par ailleurs, l'étude souligne le manque d'engagement et la faible participation des partenaires sociaux dans la définition et la mise en œuvre des différents dispositifs. Enfin, elle met en avant le fait que les niveaux de coordination sont mal clarifiés, entraînant notamment des « incohérences », des « chevauchements » d'actions et des « gaspillages de ressources ».
(1) « Politiques de l'emploi : la territorialisation en chantier » - 4 pages n° 41, septembre-octobre 2000 - Centre d'études de l'emploi.