La CFDT pointe les discriminations à l'égard des salariés handicapés

Dans l'entreprise, les handicapés « veulent être reconnus pour leurs qualités professionnelles et non faire partie [...] du “quota de handicapés” ». C'est la principale conclusion que tire la CFDT (1) de son enquête auprès d'un échantillon «  assez représentatif  » de 1 500 salariés handicapés, dans la plupart des secteurs de l'économie. Elle devrait être rendue publique le 30 novembre, quelques jours avant la journée internationale des personnes handicapées fixée au 3 décembre.

C'est connu, les handicapés subissent des difficultés d'accessibilité dans l'entreprise. Mais ce n'est pas, au vu de cette enquête, leur préoccupation principale. « Ce qu'ils veulent d'abord, c'est être traités à égalité avec les autres sur le plan des salaires, de la mobilité professionnelle ou de la promotion, des plans de formation ou de déroulement de carrière », constate la CFDT. De fait, si 41 % des personnes interrogées déclarent avoir un déroulement de carrière « normal », 31 % estiment qu'il est freiné par leur situation de handicapé. Une discrimination d'autant plus mal vécue que ces salariés perçoivent davantage que les autres le travail comme un moyen  « d'être utile et de participer » à la vie sociale (33 %contre 28 %).

Est-ce que ces personnes attendent, pour lutter contre ces injustices au travail, d'être mieux aidées ?Non : « Plus elles ont été accompagnées dans leur recherche d'emploi et d'insertion, plus elles ont le sentiment d'avoir été embauchées du seul fait de leur handicap plutôt que pour leurs compétences professionnelles », relèvent les auteurs. Dans le même sens, une immense majorité de ces salariés rejette « l'assistanat », ces derniers préfèrent « assumer leurs responsabilités au travail ».

Enfin, l'enquête révèle que les salariés devenant handicapés à la suite d'un accident ou d'une maladie professionnelle sont particulièrement mal reclassés dans l'entreprise : les employeurs choisissent de les reléguer à des postes marginaux plutôt que d'adapter leur poste de travail. Cette dernière démarche semble réservée aux personnes handicapées embauchées en externe.