« Le nombre de personnes vivantes ayant développé le sida continue d'augmenter d'environ 5 à 6 % par an », constate l'Institut de veille sanitaire (InVS), dans une étude rendue publique le 20 novembre (1). En effet, après l'amélioration spectaculaire apportée par les trithérapies, la France enregistre un net ralentissement de la diminution à la fois des décès et des nouveaux cas de sida.
Depuis 1982, date du début de l'épidémie, entre 36 000 et 39 200 personnes en sont décédées, indique l'institut. Au 30 juin, de 21 500 à 23 700 vivaient avec le sida. A cette date, la maladie avait touché au total 52 399 personnes.
Après avoir comparé la situation de 1996-1997 avec celle de 1998-2000, l'InVS relève que « le nombre de cas chez des personnes qui découvrent leur séropositivité au moment du sida ne montre aucune tendance à la diminution ». La méconnaissance de la séropositivité prédomine parmi les hétérosexuels (56 % d'entre eux ces deux dernières années dont 63 % d'hommes). Cette ignorance est en revanche beaucoup plus rare chez les usagers de drogues injectables (17 %). Elle est par ailleurs plus fréquente parmi les hommes (68 %) et les femmes (60 %) de nationalité d'un pays d'Afrique subsaharienne.
L'évolution diffère également selon le mode de contamination. Ainsi, entre 1996-1997 et 1998-2000, les personnes contractant le virus lors de rapports hétérosexuels passe de 31 % à 40 %. De plus, le nombre de femmes atteintes augmente (23 % contre 21 %). En revanche, le taux de contamination par rapports homosexuels régresse de 36 % à 30 % et par usage de drogues injectables de 22 % à 16 %. Toutefois, cette baisse était beaucoup plus marquée en 1996-1997 chez les homosexuels masculins que chez les hommes et les femmes hétérosexuels.
(1) Tendances récentes de l'épidémie de sida - Sida, VIH et MST, état des lieux et des données en 2000 - InVS, novembre 2000 - Disponible sur Internet :