Alors que la journée des droits de l'Enfant, le 20 novembre, a été l'occasion de nombreuses annonces officielles (1), les associations ont saisi cette opportunité pour préciser leurs attentes et leurs préoccupations.
Ainsi, Défense des enfants International-France (DEI-France) (2) a rendu public son deuxième rapport sur l'application en France de la Convention internationale des droits de l'Enfant de 1989. Si l'association reconnaît « l'effort public indéniable » que représentent la création d'un ministère délegué à la famille et à l'enfance et de et la nomination d'une défenseure des enfants, elle n'en attend pas moins « l'affichage d'objectifs » pour la politique de l'enfance. De même, regrettant « la stagnation des réformes du droit de la famille », elle réclame « le vote au plus vite d'une loi unique garantissant à tout enfant des adultes pleinement responsables ». Elle aborde également la situation des mineurs en prison :s'étonnant « du peu d'envergure des propositions parlementaires sur leurs conditions d'incarcération », elle réclame l'abaissement de l'âge de la majorité pénitentiaire de 21 à 18 ans et la création de quartiers de mineurs. Enfin, évoquant le sort des mineurs isolés étrangers, DEI-France demande l'ouverture au plus tôt d'un centre d'accueil pour mineurs à Roissy, centre dont les travaux sont en cours. Et appelle de ses vœux la désignation « rapide » d'un administrateur ad hoc pour les enfants en rétention afin d'organiser leur défense.
Toujours à l'occasion de la journée des droits de l'Enfant, un « Comité des X en colère », réunissant des mères ayant accouché sous X, des enfants abandonnés et des parents adoptifs, s'est constitué (3). Il a manifesté devant l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris et exprimé sa volonté « jusqu'au-boutiste » d'agir pour que « toute possibilité d'abandon, dans l'anonymat ou le secret définitif » soit supprimée des textes. Reçue par Ségolène Royal, l'association a critiqué le projet de loi créant un « conseil national d'accès aux origines personnelles », qui devrait être présenté mi-décembre devant le conseil des ministres. « Ce texte ne prévoit- en l'état - que “d'inviter” les mères à dévoiler leur identité au moment de l'accouchement. A notre sens, ce terme est trop vague, il faut impérativement que des traces soient conservées afin que les mères et les enfants puissent se retrouver un jour ou l'autre », estime Elizabeth Sutton, membre du comité.
(1) Voir ce numéro.
(2) DEI-France : 30, rue Coquillière - 75001 Paris -
(3) Contacts : Elizabeth Sutton - Tél. 06 60 53 23 43, ou Nathalie Margiotta - Tél. 06 07 45 05 04.