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Les défenseurs de l'IVG soutiennent avec réserve la réforme de la loi Veil

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« La loi ne suffit pas : il faut que les pouvoirs publics veillent à son application et engagent les moyens nécessaires tant au niveau de la contraception que de l'avortement. » C'est sur ce thème que le Mouvement français pour le planning familial (MFPF), le Collectif national pour le droit des femmes, l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception (ANCIC) et la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (CADAC)   (1) manifesteront devant l'Assemblée nationale le 29 novembre, alors que les députés entameront la discussion de la réforme de la loi Veil sur l'avortement (2).

« La loi va dans le bon sens », selon ces associations. Mais elles réclament des garanties pour une bonne application, notamment « des moyens pour une information permanente sur la sexualité et la contraception » et la création de postes de médecins contractuels pour la pratique de l´interruption volontaire de grossesse  (IVG).

Le MFPF rappelle (3) également qu'il souhaite que les délais pour avorter soient alignés sur ceux en vigueur aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ou en Espagne (22 semaines), et non pas seulement rallongés, pour passer de 12 à 14 semaines. A l'appui de sa demande, il révèle une étude réalisée sur 1 870 femmes qui se sont présentées pour une demande d'IVG hors délai, dans 23 de ses permanences d'accueil en 1999. Celle-ci complète et confirme pour une bonne part l'enquête de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui démontrait combien l'acte d'avorter est complexe et douloureux (4). Parmi les femmes reçues par le Planning familial, seules 12 % étaient mineures et 15 % de nationalité étrangère. 40 % se situaient entre 12 et 14 semaines d'aménorrhée, 29 % entre 15 et 17 semaines, 16 % entre 18 et 20 semaines et 9 %au-delà. Pourquoi ces femmes dépassent- elles le délai légal ? Principalement pour des raisons psychologiques ou médicales (certaines confondent règles et saignements, croient à tort qu'elles ont atteint la ménopause, d'autres sont victimes de tests de grossesse faussement négatifs), et dans 20 % des cas, du fait de problèmes relationnels (rupture du couple, désir de cacher la grossesse, etc.). Le MFPF souligne par ailleurs à quel point la découverte de l'illégalité de leur situation et du coût d'un avortement à l'étranger accentue la détresse et la solitude de ces femmes déjà fortement «  précarisées  » et «  dont les graves difficultés relationnelles ou matérielles ont retardé la prise de conscience de la grossesse et de la décision d'avorter  ». C'est pourquoi il souhaite une extension suffisante des délais pour que les 5 000 femmes qui se rendent chaque année à l'étranger (principalement aux Pays-Bas et en Espagne) puissent avorter en France. Le système sanitaire national est tout à fait capable de les prendre en charge, insiste le MFPF, qui précise que cela ne représenterait pas plus d' « un à trois avortements supplémentaires par semaine et par département ».

Notes

(1)  C/o MFPF : 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 29 10.

(2)  Voir ASH n° 2183 du 6-10-00.

(3)  Voir ASH n° 2177 du 25-10-00.

(4)  Voir ASH n° 2183 du 6-10-00.

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