Symptomatique de la déshérence dans laquelle est tenu le service social scolaire, cette lettre ouverte adressée le 6 novembre à Jack Lang, ministre de l'Education nationale, et Ségolène Royal, ministre déléguée à l'enfance et à la famille, par cinq jeunes assistants de service social embauchés à la rentrée comme vacataires dans l'académie de Montpellier (1). « Recrutés depuis un mois, nous sommes déjà sur le départ », préviennent-ils d'emblée. En cause, les conditions d'exercice de leurs missions : « Etre assistant social dans huit établissements, est-ce vraiment sérieux ? Suivre deux collèges en ZEP et un LEP, pour 2 300 élèves dont un très grand nombre rencontre des difficultés, le tout sur quatre jours par semaine, est-ce raisonnable ? » A ces griefs s'ajoute le niveau de leur rémunération nette : 5 400 F mensuels, « moins qu'un emploi-jeune, bien moins qu'un surveillant ». Ainsi que la précarité de leur statut, qui les empêche d'accéder à certains avantages de l'Education nationale. « En acceptant ces conditions, il nous semble que nous contribuons à dévaloriser notre profession », expliquent les cinq auteurs de la lettre. Lesquels regrettent que la parcimonie des pouvoirs publics relève « d'une vue à très court terme », l'action préventive des assistants sociaux scolaires auprès des élèves et de leurs familles leur paraissant susceptible d'éviter des interventions plus lourdes d'éducateurs, de foyers ou de familles d'accueil, de magistrats... D'ores et déjà, deux de ces jeunes professionnels ont trouvé un nouvel emploi, « rémunéré décemment ».
(1) Contact : Elsa Melon - Tél. 06 08 72 14 90 ou Laurent Puech - Tél. 06 68 56 22 08.