Recevoir la newsletter

Les travailleurs pauvres et les mères isolées au ban de la reprise

Article réservé aux abonnés

Les travailleurs pauvres et les mères isolées sont parmi les populations les plus fragiles qui restent au ban de la croissance. C'est ce qui ressort d'une enquête du Secours catholique auprès d'un échantillon de 88 600 personnes accueillies par ses bénévoles en 1999, qui sera rendue publique à l'occasion de sa journée nationale, le 19 novembre (1).

L'année dernière, l'association a traité 703 600 « situations » de pauvreté, contre 715 000 en 1998 (2). S'il se réjouit que la reprise économique et la loi contre les exclusions permettent de réduire ainsi le nombre de personnes démunies, le Secours catholique rappelle que l'exclusion ne disparaît pas pour autant et ajoute même que « la croissance crée d'autres formes d'inégalités ».

Des emplois souvent intermittents...

Ainsi, 90 % des ménages accueillis percevaient un revenu moyen par unité de consommation inférieur à 4 000 F et 72 % étaient endettés de 8 577 F en moyenne. La très grande majorité d'entre eux (78 %) n'a pas d'emploi. Mais ceux qui travaillent ne sont pas à l'abri du besoin pour autant, souligne l'enquête, confirmant ainsi l'étude de l'INSEE sur les travailleurs pauvres, publiée fin octobre (3). Parmi les 22 % des personnes possédant un emploi, seulement 20 % sont en contrat à durée indéterminée à plein temps. Toutes les autres relèvent d'un contrat précaire, d'un temps partiel, d'un emploi aidé, ou effectuent des « petits boulots ». Ces emplois intermittents et informels leur rapportent en moyenne un revenu de 3 500 F par mois, et rarement le SMIC. « Ce phénomène de “pauvreté laborieuse” touche surtout les familles monoparentales et les couples avec ou sans enfants dont l'un des conjoints est inactif » , précisent les auteurs. Les femmes sont beaucoup plus vulnérables que les hommes puisqu'elles obtiennent moins d'emplois à temps plein et davantage d'emplois aidés.

De fait, « la pauvreté se féminise  », remarque le Secours catholique. 23 % des personnes qu'il a reçues en 1999 sont des femmes seules avec enfants. Plus de la moitié d'entre elles ont entre 25 et 39 ans, 46 % ne travaillent pas, 17 % sont sans ressources et les trois quarts ont des impayés. Plus grave, ces femmes ont peu d'atouts pour sortir de l'impasse puisqu'elles disposent d'une très faible formation : 56 % des mères isolées ayant un enfant ont un niveau primaire et 8 % sont illettrées ou analphabètes. Les mères de quatre enfants sont, pour 63 % d'entre elles, de niveau primaire et pour 23 % illettrées. « La parité n'est pas pour les pauvres et la formation des femmes en exclusion doit devenir un impératif national », estime l'association.

... et des conditions de logement parfois insalubres.

Enfin, celle-ci apporte quelques compléments au rapport annuel du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées sur leurs conditions d'hébergement (4). 73 % des ménages que le Secours catholique accueille sont locataires, dont 42 % en HLM et 31 % dans le domaine privé. Parmi eux,  les hommes seuls, les étrangers en situation d'attente de statut ou irrégulière et les jeunes n'ont que peu ou pas accès aux HLM qui réservent la priorité aux familles avec enfants. De plus, à l'occasion de cette enquête, 3 204 familles comprenant 3 500 enfants, déclaraient habiter dans des conditions insalubres.

Notes

(1)  Disp. au Secours catholique : 106, rue du Bac - 75341 Paris cedex 07 - Tél. 01 45 49 73 71.

(2)  Voir ASH n° 2140 du 5-11-99.

(3)  Voir ASH n° 2187 du 3-11-00 .

(4)  Voir ce numéro.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur