En mars 1999, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a recensé 4,31 millions d'immigrés résidant en France métropolitaine. Ils représentaient 7,4 % de la population, soit une proportion identique à celle constatée en 1975, relèvent les auteurs de l'enquête (1). Cette dernière révèle également que le nombre des immigrés ayant adopté la nationalité française a fortement augmenté (de 19 % depuis 1990), alors que celui d'immigrés étrangers a baissé. Aujourd'hui, plus d'un immigré sur trois (36 %) est français.
Par ailleurs, les immigrés arrivent de pays de plus en plus lointains : issus de l'Union européenne, ils sont 9,3 % moins nombreux qu'en 1990 (soit 1,6 million), venant d'Afrique subsaharienne, leur nombre a augmenté de 43 %, contre 6 % pour les natifs du Maghreb.
« La population immigrée est citadine et très concentrée dans les grandes villes », ajoutent les auteurs : 37 %vivent en Ile- de-France, 11 % en Rhône-Alpes et 10 % en Provence- Alpes-Côte-d'Azur. Et près des deux tiers résident dans des villes de plus de 200 000 habitants. Autre caractéristique, la féminisation de cette population : le regroupement familial, facilité depuis le milieu des années 70, a permis d'atteindre un équilibre hommes-femmes lors du dernier recensement. Parallèlement, les immigrés vivant en France ont beaucoup vieilli. Ainsi, seulement 8 % d'entre eux ont moins de 20 ans (contre 1/4 de la population totale) et 25 % ont plus de 60 ans (contre un 1/5). Ce phénomène s'explique surtout par l'arrivée à l'âge de la retraite des hommes issus de l'immigration de main-d'œuvre des années 50 et 60.
Enfin, les immigrés devenus français par acquisition sont plus souvent des femmes (55 %) et des personnes plutôt âgées.
(1) « La proportion d'immigrés est stable depuis 25 ans » - INSEE première n° 748 - Novembre 2000 - Disp. à l'INSEE : 18, bd Adolphe-Pinard - 75675 Paris cedex 14 - 15 F (2,29 euros).