Quelles sont les conséquences du chômage sur la famille ? Comment celle-ci réagit-elle à la perte d'emploi d'un ou de plusieurs de ses membres ? C'est le sujet, souvent esquissé dans les recherches en sciences sociales mais peu traité de manière approfondie, du dossier de la revue d'études de la caisse nationale des allocations familiales (1). Non seulement le chômage a des incidences importantes sur la consommation des ménages de chômeurs, en particulier les plus modestes, mais il est aussi une des raisons majeures de leur surendettement, et donc de leur pauvreté. Gilles Nezosi, un des auteurs, met notamment en évidence la forte progression des ménages de chômeurs pauvres dont le pourcentage est passé de 32 % en 1984 à 39 % en 1994. Evolution liée entre autres à l'aggravation du chômage de longue durée et aux arrivées en fin de droit, à la persistance d'un taux de chômage élevé chez les jeunes et aux réformes des conditions d'accès à l'assurance chômage. Parmi ces ménages, certains sont très vulnérables comme les familles nombreuses ou monoparentales. L'étude montre également les liens existant entre le mal-être des chômeurs et l'état de santé général de la famille (soumise au stress, aux dépressions) et elle s'intéresse à la fragilisation du couple du fait de la persistance de l'inactivité. Enfin, deux autres articles de ce dossier analysent l'influence du chômage sur la constitution du couple en France et le rôle des solidarités familiales.
(1) Recherches et prévisions n° 60 - CNAF : 23, rue Daviel - 75634 Paris cedex 13.