Le nombre total de détenus dans les prisons françaises s'établissait à 51 903 au 1er janvier 2000, soit une baisse de 2,2 %par rapport au 1er janvier 1999, selon les dernières statistiques du ministère de la Justice (1). La progression de la population pénitentiaire observée jusqu'en 1996 a laissé place, depuis 1997, à une baisse régulière.
Cette évolution s'explique par la diminution des condamnations à des peines privatives de liberté. En effet, si les juridictions sanctionnent toujours par des emprisonnements les infractions les plus graves (viols, atteintes aux mœurs, coups et violences volontaires, vols aggravés), pour des délits « de masse » tels que le vol simple, l'usage de stupéfiants ou la situation irrégulière des étrangers, elles ont développé les peines alternatives à l'emprisonnement comme les amendes ou les peines de substitution.
Conséquence de la diminution des emprisonnements courts et de la poursuite, voire de l'augmentation, des emprisonnements longs, la durée moyenne de la détention s'allonge : de 6,7 mois en 1991, elle a atteint 8,5 mois en 1999. Parmi les détenus condamnés au 1er janvier 2000, un peu plus de 41 % purgeaient une peine de plus de cinq ans (33 % en 1994). De plus, entre 1991 et 2000, l'âge moyen des détenus est passé de 32 à 35 ans. Si la proportion de mineurs a légèrement augmenté, celle des plus de 40 ans s'est accrue de dix points.
Même si elle a diminué, la surpopulation carcérale reste importante dans les 118 maisons d'arrêt où le pourcentage moyen d'occupation des places de prison est de 113 personnes pour 100 places (126 en 1996).
Avec 88 détenus pour 100 000 habitants, la France est un des pays de l'Union européenne où le taux de détention est modéré. La baisse de ce dernier sur la période récente n'est observée que dans une minorité de pays comme l'Italie (85), le Danemark (64) ou la Norvège (57).
(1) Infostat Justice n° 56 - Septembre 2000.