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Les aveugles et déficients visuels « perdent patience »

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Environ 1 500 personnes se sont réunies le 21 octobre à Paris à l'occasion de la première convention nationale des aveugles et déficients visuels. Cette manifestation entendait témoigner de leur exaspération. « Nous perdons patience. Nous ne nous satisferons plus de belles promesses et de bonnes intentions gouvernementales », souligne Philippe Chazal, président de la commission juridique du Comité national pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CNPSAA) (1), à l'initiative du rassemblement.

Principale revendication - également portée par le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapées - la modification de l'article 146 du code de la famille, qui prévoit la récupération sur succession, par les conseils généraux, de l'allocation compensatrice pour tierce personne. « C'est une véritable injustice, qui prive les personnes handicapées qui bénéficient de cette prestation du droit fondamental d'hériter ou de transmettre leur patrimoine », explique Philippe Chazal.

La prestation spécifique dépendance (PSD) cristallise également les irritations, du fait des inégalités qu'elle induit. En effet, les personnes déficientes visuelles avant 60 ans ont droit à l'allocation compensatrice et celles qui l'ont obtenue avant la loi sur la PSD peuvent la conserver. Alors que les personnes perdant la vue après 60 ans ne bénéficient d'aucune aide, leur degré de dépendance n'étant pas jugé suffisant. «  La discrimination par l'âge face au handicap n'a aucune justification  », s'est émue la convention dans une motion qu'une délégation est allée remettre à Matignon, à un conseiller de Lionel Jospin.

Figure également dans ce texte la revendication d'un traitement interministériel de différentes questions relatives au handicap (scolarisation et formation professionnelle, aides techniques, accès aux loisirs, à la culture...), « comme promis lors du Conseil national consultatif des personnes handicapées du 25 janvier 2000 » (2). Et celle d'une étude, « diligentée au plus haut niveau », sur la situation des aveugles et malvoyants.

Signalons que, dans le domaine de l'accessibilité des transports, l'Association des cheminots non-voyants et mal-voyants souhaite contribuer à une meilleure connaissance des difficultés rencontrées par les déficients visuels en lançant une enquête nationale, avec le concours de la SNCF et des Aéroports de Paris. Elle souhaite pour cela recueillir par courrier- éventuellement en braille - le plus grand nombre de témoignages détaillés (3).

Notes

(1)  Il regroupe l'ensemble des fédérations représentatives des aveugles ou déficients visuels, parmi lesquelles l'association Valentin Haüy, la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France, la Fédération nationale des instituts de sourds et d'aveugles de France... CNPSAA : 49, rue Blanche - 75009 Paris - Tél. 01 48 74 85 83.

(2)  Voir ASH n° 2151 du 28-01-00.

(3)  Association des cheminots non-voyants et mal-voyants : 19, rue d'Amsterdam - 75008 Paris.

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