Succédant à Elisabeth Guigou, Marylise Lebranchu a été nommée, le 18 octobre ministre de la Justice. Elle occupait, depuis juin 1997, le poste de secrétaire d'Etat chargé des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat, fonction désormais exercée par le député socialiste de la Côte-d'Or, François Patriat.
Pendant plus de trois ans passés place Vendôme, Elisabeth Guigou aura notamment connu comme dossiers prioritaires le pacte civil de solidarité, la loi sur les infractions sexuelles et celle sur l'accès au droit. Plus récemment, elle a fait voter la loi du 15 juin sur la présomption d'innocence et les droits des victimes. Autre gros chantier mené par la ministre, la lutte contre la délinquance des mineurs. Souvent opposée à Jean-Pierre Chevènement sur ce sujet, la ministre a défendu la diversification des réponses judiciaires, notamment, par le recours aux mesures alternatives à l'incarcération.
Elle laisse à sa remplaçante le soin de mener à bien la réforme du droit de la famille (1), dont les premiers textes sont attendus pour la fin de l'année. Il reste surtout à Marylise Lebranchu la lourde tâche de préparer le projet de loi pénitentiaire (2) et de donner corps au « grand débat national » promis par Elisabeth Guigou après les rapports accablants des commissions d'enquête parlementaires sur les prisons.
(1) Voir ASH n° 2166 du 12-05-00.
(2) Voir ASH n° 2171 du 16-06-00.