Dans une lettre adressée, le 5 octobre, à la garde des Sceaux et aux parlementaires, l'Union générale des syndicats pénitentiaires- CGT (UGSP-CGT) (1) met sévèrement en cause les conditions de travail dans les services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP). Ce geste intervient alors que les syndicats pénitentiaires se montrent très déçus par le projet de budget concernant la justice (2). Ils attendaient en effet que le gouvernement prenne mieux en compte les recommandations des rapports parlementaires sur les prisons publiés en juillet (3).
Les sénateurs y dénonçaient notamment les « moyens très insuffisants » dévolus par l'administration pénitentiaire à sa mission d'insertion, rappelle l'UGSP-CGT, en précisant que seulement 1 800 travailleurs sociaux prennent en charge 135 000 personnes en milieu ouvert et 50 000 détenus .Par ailleurs, le syndicat émet de nouvelles critiques contre la réforme des services d'insertion et de probation, commencée au printemps 1999 (4). La fusion des services en milieu ouvert et fermé « fragilise la mise en œuvre des mesures alternatives à l'emprisonnement », selon lui. En effet, « les éducateurs [...] et les assistantes sociales ne doivent plus se consacrer à l'écoute des personnes en difficulté et à l'instauration d'une relation d'aide » et sont de plus en plus astreints à des tâches administratives : multiplication des permanences d'accueil et d'orientation, rédaction de rapports, de bilans et d'états statistiques amènent les travailleurs sociaux à privilégier « le contrôle pénal » au détriment de l'aide sociale, regrette le syndicat. « Cette méthodologie heurte profondément les acteurs de terrain » qui se sentent par ailleurs victimes du mépris, voire de la pression, de leur hiérarchie, ajoute-t-il.
(1) UGSP-CGT : 263, rue de Paris - Case 542 - 93514 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 82 32.
(2) Voir ASH n° 2182 du 29-09-00.
(3) Voir ASH n° 2174 du 7-07-00.
(4) Voir ASH n° 2177 du 25-08-00 et n° 2115 du 16-04-99.