La Commission européenne a présenté, le 11 octobre, une communication destinée aux ministres européens sur l'avenir des retraites, intitulée « Des pensions sûres et viables ». Partant du constat que, évolution démographique aidant, la réforme des retraites est inévitable, la Commission trace plusieurs pistes de réforme. Celles-ci, pour n'être pas entièrement novatrices, n'en constituent pas moins une avancée notable dans la pensée européenne, jusque-là obnubilée par le modèle libéral des fonds de pension. L'objectif est désormais de « maintenir la viabilité des pensions » , c'est-à-dire de trouver un subtil équilibre entre ce que peuvent consentir les finances publiques, les salariés par leurs cotisations et les bénéficiaires par leurs prestations.
Les systèmes de retraite doivent tout d'abord être réformés pour éviter de favoriser la sortie anticipée du marché du travail (préretraites...) ou d'avantager les retraités par rapport aux salariés s'agissant, par exemple, des cotisations sociales.
La Commission souhaite ensuite que les systèmes de retraite soient rendus plus « performants » pour tous, particulièrement les femmes qui « compromettent leur carrière pour des raisons familiales » ou les travailleurs précaires. Elle affirme ainsi que l'octroi de droits à pension pour l'éducation des enfants ou des soins est « un élément de solidarité important de même que le taux de cotisations réduit pour les bas salaires ». La Commission juge également nécessaire de remédier à la longue durée des périodes d'acquisition des droits, qui permet difficilement aux personnes ne faisant pas partie des effectifs permanents d'une entreprise d'obtenir des prestations suffisantes.
Enfin, les systèmes de pension doivent laisser une marge de choix individuel aux retraités (âge de la retraite, répartition entre apprentissage-travail-loisirs) et être organisés de façon cohérente afin que les différents « piliers de pension » s'étayent mutuellement.