Sans surprise, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a rejeté la nouvelle version de la convention Unedic signée le 23 septembre entre, d'une part, le patronat (MEDEF, UPA, CGPME) et, d'autre part, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (1). S'exprimant devant la presse le 2 octobre, Martine Aubry a expliqué que ce texte « veut contraindre les chômeurs à accepter tous les emplois qui leur sont proposés correspondant à leurs capacités, et non plus à leur qualification ». En outre, « il instaure de nouveaux pouvoirs de contrôle et de sanction pour les Assedic », qui sont actuellement dévolus aux services de l'Etat, garant de l'impartialité. La ministre a par ailleurs critiqué le manque d'équilibre financier du dispositif « qui met en danger la pérennité du régime d'assurance chômage » et ne permet pas de clarifier les relations financières entre l'Unedic et l'Etat. Enfin, elle a souhaité que l'accompagnement personnalisé des chômeurs vers l'emploi soit ciblé sur les publics les plus en difficulté.
Toutefois, continuant à « penser qu'un accord est possible », Martine Aubry a annoncé qu'elle allait consulter, une dernière fois, l'ensemble des organisations syndicales et patronales afin de parvenir à un nouveau texte qui « corresponde à ce qu'attendent les chômeurs et les Français ». Dès le 3 octobre, elle s'entretenait en effet avec la CGT et FO. Le lendemain, c'était au tour des trois organisations patronales de rencontrer, ensemble, la ministre. La CFTC, la CFE-CGC et la CFDT devant être reçues séparément d'ici à la fin de la semaine. Parallèlement, des personnalités qualifiées (juristes, experts...) et les associations de chômeurs allaient également être entendues par un membre du cabinet de la ministre.
Si, à l'issue de la consultation des partenaires sociaux, aucun accord n'est trouvé sur la convention, Martine Aubry pourrait prendre un décret fixant les nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs.
(1) Voir ASH n° 2182 du 29-09-00.