Comment permettre aux internats d'appliquer la loi sur les 35 heures « sans perdre le sens de l'action éducative ou thérapeutique » ?C'est la question que pose l'Association régionale des internats éducatifs spécialisés (ARIES) Ile-de-France (1) dans un courrier adressé aux ASH. Alors que cette dernière espérait que la réduction du temps de travail soit une occasion de réfléchir à un nouveau mode d'organisation dans les internats (2), elle se voit obligée de constater, aujourd'hui, comme d'autres intervenants du secteur (3), de graves problèmes de mise en place. Elle dénonce, pêle-mêle, la « suppression pure et simple d'activités spécifiques d'internat » (week-ends, transferts, activités communautaires), la diminution du nombre de jours d'ouverture, la réduction du temps de travail en équipe, une action de plus en plus morcelée, qui perd en cohérence, en sens, et enfin, une « baisse de la qualité de l'encadrement et plus globalement une perte de souplesse et de capacité d´innovation ».
L'ARIES reconnaît que les institutions sont astreintes à mener une gestion « acrobatique » des 35 heures afin de respecter les limites légales de temps de travail et de pauses. Elles sont contraintes notamment d'instaurer des horaires de présence aux éducateurs « sans rapport réel avec la vie des jeunes accueillis » et d'imposer à ces derniers une multiplication des intervenants. Au-delà de cette dégradation du service aux usagers, l'association craint un désinvestissement des professionnels. Pour contrecarrer ces dérives, il ne suffit pas de demander des dérogations locales à la loi, affirme-t-elle :cela reviendrait à gérer les difficultés « a minima ». L'ARIES estime qu'il vaudrait mieux, d'une part, que le temps de travail quotidien soit globalement « porté à 15 heures et le temps de repos à 9 heures ». D'autre part, elle réitère sa demande de revalorisation « sensible » des salaires des éducateurs d'internat .
(1) ARIES Ile-de-France : 1, rue Louis-Massotte- 78530 Buc - Tél. 01 39 56 34 08.
(2) Voir ASH n° 2123 du 11-06-99.
(3) Voir la réaction de l'Association varoise pour la réadaptation sociale dans les ASH n° 2171 du 16-06-00 et l'intervention de l'Association des directeurs d´établissements et services sociaux du Puy-de-Dôme dans les ASH n° 2159 du 24-03-00.