Elaboré par le Groupe permanent interministériel pour l'enfance maltraitée (GPIEM), le troisième rapport au Parlement sur l'application de la loi du 10 juillet 1989 vient d'être rendu public (1). Il rend compte des initiatives prises par les pouvoirs publics dans ce domaine au cours des trois dernières années.
Depuis 1995 (2), note l'instance, la politique en faveur de l'enfance maltraitée s'inscrit « dans un contexte particulier lié à la forte mobilisation de l'opinion publique mais surtout à l'élaboration et à la mise en œuvre d'une politique pénale rigoureuse ». Le rapport relève également une « forte tendance à la judiciarisation des réponses ». Un phénomène qui pose la question de l'évolution de la prévention dans le cadre des politiques départementales de protection de l'enfance.
Par ailleurs, le GPIEM pointe la difficulté de recueillir des informations statistiques sur le phénomène de la maltraitance, en raison de la disparité des données qui se prêtent mal à la comparaison.
S'agissant du service national d'accueil téléphonique « Allô enfance maltraitée », le nombre d'appels pris en compte a « très fortement évolué ». Une progression qui s'explique par la médiatisation des affaires de pédophilie, l'attribution du label de grande cause nationale en 1997 et l'octroi du numéro à trois chiffres, plus facile à mémoriser par des enfants. Bien que le service téléphonique ait été réorganisé, le rapport déplore que le renforcement de l'équipe ne permette pas de prendre la totalité des appels.
(1) L'enfance maltraitée - Rapport au Parlement du GPIEM - Septembre 2000.
(2) Le dernier rapport date de 1995 - Voir ASH n° 1981 du 28-06-96.