Parmi les personnes âgées de plus de 65 ans, trois sur dix percevaient une retraite inférieure au minimum vieillesse, soit moins de 3 400 F en 1997, selon la dernière enquête de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1).
Les femmes représentent l'immense majorité (83 %) de ces personnes âgées. En effet, parmi les retraitées de plus de 65 ans, un tiers seulement avaient effectué une carrière complète, en 1997. Par ailleurs, deux tiers des anciens agriculteurs et 90 % des anciennes agricultrices se situaient en dessous du minimum vieillesse. Enfin, une bonne part des anciens artisans et commerçants, notamment les plus âgés, étaient aussi dans ce cas (25 % des hommes âgés de plus de 75 ans).
Cependant, « percevoir une faible retraite n'implique pas nécessairement de disposer d'un revenu total peu élevé », précisent les auteurs. En effet, la majorité des femmes recevant une faible pension vivent en couple ou touchent une pension de réversion après le décès de leur mari. Quant aux agriculteurs, artisans et commerçants, le bas niveau de leur retraite est souvent compensé par les revenus de leur patrimoine. Au bout du compte, un cinquième « seulement » des titulaires d'une faible retraite percevait l'allocation supplémentaire du minimum vieillesse, soit 760 000 personnes en métropole en 1998.
Les allocataires du minimum vieillesse sont en majorité des personnes très âgées (23 % des nonagénaires relèvent de cette prestation), et isolées : 11 % des veufs, divorcés et célibataires en sont bénéficiaires, contre 7 % des couples. Les femmes sont surreprésentées dans ces deux catégories. Enfin, près de trois allocataires sur dix sont des ex-agriculteurs ou agricultrices.
Cependant, le minimum vieillesse est en nette perte de vitesse : le nombre d'attributaires était de 2,5 millions en 1956, date de sa création, et a été divisé par trois depuis. « En cinq ans, de 1993 à 1998, la baisse a été de 26 %, dont 6 % sur la dernière année. » Cette tendance s'explique par l'amélioration progressive des retraites et le fait que les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler et donc à cotiser.
(1) « Faibles retraites et minimum vieillesse » - Etudes et résultats n° 82 - Septembre 2000 - DREES.