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Lois de finances de l'Etat et de la sécurité sociale : déception des associations

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Dans un contexte de croissance retrouvée, les associations attendaient des efforts supplémentaires pour ceux qui restent au bord du chemin. Elles sont déçues : les projets de loi de finances de l'Etat et de financement de la sécurité sociale pour 2001 (1) ne répondent pas à leurs espoirs.

Les plus démunis lésés « On cherche en vain les mots exclusion, pauvreté, misère » dans le projet de budget de l'Etat, relève Jean-Paul Péneau, directeur de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS)  : aucun effort n'est mentionné pour améliorer par exemple les minima sociaux, ou construire davantage de logements très sociaux. De concert avec l'Union nationale des associations familiales (UNAF) et l'Association des paralysés de France (APF), la FNARS regrette aussi que les allégements fiscaux ne profitent pas aux plus démunis, majoritairement non imposables, dépourvus de salaire et de voiture. Les personnes handicapées sont d'autant plus exclues de ce partage des fruits de la croissance que l'allocation aux adultes handicapés et son complément pour les personnes en perte d´autonomie n'ont pas été revalorisés, selon l'APF. Celle-ci s'étonne également que des créations de postes d'auxiliaires de vie soient annoncées, alors que le montant de l'allocation compensatrice pour tierce personne permettant de les rémunérer n'a pas non plus été relevé. L'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) déplore pour sa part que le gouvernement n'ait pas respecté sa promesse de réduire les impôts sur les cotisations versées par les parents au titre de la rente survie, afin de garantir un revenu à vie à leurs enfants handicapés (2). Des moyens insuffisants pour les personnels

Les syndicats pénitentiaires se montrent également très déçus par le budget 2001 du ministère de la Justice. Ils espéraient en effet que le gouvernement prenne en compte les recommandations des rapports parlementaires sur les prisons remis en juillet dernier (3). Or la loi de finances prévoit « seulement 545 emplois tous corps et grades confondus et un saupoudrage indemnitaire plus que symbolique », regrettent, dans un communiqué commun, l'Union générale des syndicats pénitentiaires CGT (UGSP-CGT), Force ouvrière et l'Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP). De fait, ce budget ne permettra pas d'améliorer les mauvaises conditions de vie et de travail dans les prisons, qu'ils «  n'ont cessé de dénoncer  » , jugent les syndicats. La fédération justice de la CFDT, qui partage globalement cette analyse, relève toutefois que l'augmentation des moyens alloués à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), et notamment la création de 380 postes (dont 230 d'éducateurs), « répond en partie à ses attentes ». « La priorité accordée [dans le budget] à la PJJ est réelle », se réjouit également le syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse FEN-FAJ.

Mais la loi de finances de l'Etat soulève d'autres mécontentements : le syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique (SNUAS-FP-FSU) estime « dérisoire » le nombre de postes d'assistants de service social ouverts l'an prochain à l'Education nationale (une centaine, contre 700 nécessaires selon lui). De même, le Syndicat national des professeurs de lycée professionnel et des personnels de l'éducation (SNETAA-FSU) trouve regrettable que seulement 580 emplois soient créés dans l'enseignement professionnel, « encore une fois considéré comme la cinquième roue du carosse ».

Les familles pénalisées

Quant au projet de financement de la sécurité sociale, il est également assez mal accueilli. A commencer par l'UNAF, pour qui il constitue «  une véritable agression contre les familles  ». Et l'association de qualifier de totalement «  arbitraire  » la décision du gouvernement de faire financer les majorations de retraite accordées aux parents ayant élevé au moins trois enfants par la caisse nationale des allocations familiales. Demandant «  justice pour les familles  », l'UNAF réclame à nouveau la suppression de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) sur les prestations familiales. Seules notes positives dans ce feu de critiques : l'UNAF « apprécie » l'augmentation des retraites et la FNARS se réjouit « des principes et du démarrage effectif de la réforme des aides aux logements au 1 er  janvier 2001 » P.D.

Notes

(1)  Voir ce numéro.

(2)  Voir ASH n° 2155 du 25-02-00.

(3)  Voir ASH n° 2174 du 7-07-00.

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