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Enfants maltraités : des chiffres partiels

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Dans un communiqué, la fédération « La voix de l'enfant » - qui réunit 61 associations pour l'aide à l'enfance (1) - émet des réserves sur les conclusions de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (ODAS) sur les maltraitances à enfants (2). A partir de son enquête annuelle, fondée sur des données transmises par les conseils généraux, celui-ci faisait état d'une tendance globale à la stabilisation du nombre d'enfants en danger : faible régression des enfants maltraités et hausse modérée des enfants « en risque ».

Or « les données exploitées par l'ODAS sont d'abord le reflet des politiques et des moyens mis en œuvre par les conseils généraux. Elles n'indiquent pas l'incidence de la maltraitance infantile en population générale », relativise la fédération. Tandis qu'à l'ODAS, on fait valoir que les départements sont loin d'avoir réduit leurs efforts et que ces données sont cohérentes à la fois avec le chiffre des dépenses qu'ils ont engagées et le nombre de condamnations pour maltraitances prononcées par les juridictions pénales.

Des données diparates

Néanmoins, au-delà de son aspect polémique, cette réaction de la fédération « La voix de l'enfant » a le mérite de pointer à nouveau les lacunes du recueil des informations statistiques sur la maltraitance, en raison du caractère disparate des données. Un problème qu'avait lui-même reconnu, en septembre dernier, à l'occasion des dix ans de la loi du 10 juillet 1989 (3), le ministère de l'Emploi et de la Solidarité. La direction de l'action sociale notait alors que les chiffres de la police et de la gendarmerie faisaient état d'un nombre d'abus sexuels double de celui de l'ODAS. Et elle soulignait la nécessité d'élargir le recueil des informations chiffrées aux parquets « qui seuls disposent de la totalité des informations ».

Si la nécessité de pouvoir disposer de statistiques globales est évidente, on reconnaîtra néanmoins aux chiffres produits par l'ODAS, même s'ils restent partiels, d'être les seules données relativement fiables pour évaluer le phénomène. Faut-il néanmoins créer, comme le demande « La voix de l'enfant », un organisme national indépendant chargé de recueillir l'ensemble des données sur la maltraitance ? Les responsables de l'ODAS expliquent de leur côté avoir cherché à compléter leurs informations en s'adressant aux parquets. Mais «  sous-équipés, ceux-ci sont incapables de les fournir », ajoutent-ils. Dans quelle mesure un nouvel observatoire parviendra- t-il à mettre fin à de tels dysfonctionnements ? A cet égard la création d'un « tableau de bord national de l'aide sociale à l'enfance », annoncée par Ségolène Royal lors de la journée sur l'enfance maltraitée (4), ne sera efficace que si les moyens sont réellement donnés pour recueillir l'information.  I.S.

Notes

(1)  La voix de l'enfant : 39, rue de Lourmel - 75015 Paris - Tél. 01 45 77 60 75.

(2)  Voir ASH n° 2181 du 22-09-00.

(3)  Voir ASH n° 2134 du 24-09-99.

(4)  Voir ce numéro.

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