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Les classes-relais, un dispositif qui resocialise mieux qu'il ne rescolarise

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Dispositif né à l'initiative d'acteurs de terrain et entériné par une circulaire de juin 1998, les classes-relais visent à « favoriser, par un accueil spécifique temporaire, une réinsertion effective des élèves concernés dans une classe ordinaire de formation, sous statut scolaire ou, le cas échéant, sous contrat de travail ». En mai 1999, les 98 classes- relais alors répertoriées ont fait l'objet d'une enquête du ministère de l'Education nationale, dont les résultats viennent d'être rendus publics (1).

L'âge moyen des élèves est ainsi de 14 ans, avec des extrêmes de 11 à 18 ans. 53 % d'entre eux font l'objet d'une mesure judiciaire ou administrative. Selon les principaux des établissements, dans 40 % des cas, c'est un «  manquement grave et répété au règlement intérieur, l'indiscipline ou la violence  » qui les a menés à une classe-relais. Pour 29 % d'entre eux, c'est un problème de déscolarisation et d'absentéisme chronique et pour 17 %, l'exclusion de l'établissement d'origine. L'insuffisance des résultats scolaires est un motif très rarement invoqué (seulement 6 %).

Les causes de refus d'admission en classe-relais sont, quant à elles, multiples : absence de motivation de la part du jeune ou caractéristiques appelant à une prise en charge par une autre structure (31 %), voire un autre collège (21 %), manque de places disponibles (26 %) ou encore classe-relais trop éloignée du domicile de l'intéressé  (11 %).

Par ailleurs, les professionnels ont été invités à donner leur opinion sur le fonctionnement de ce dispositif. Les équipes éducatives sont, pour leur grande majorité, satisfaites de l'évolution des élèves au cours de leur séjour, notamment sur les plans du comportement et de la présence en classe. Toutefois, elles sont plus partagées sur les acquis scolaires. Autrement dit, les objectifs de resocialisation seraient mieux atteints que ceux de rescolarisation. De plus, elles regrettent le fait que ces acquis scolaires aient parfois tendance à s'estomper lorsque les élèves réintègrent leur collège d'origine ou un autre établissement, ce qui est le cas des trois quarts d'entre eux. A cet égard, les professionnels souhaitent que la question de la réintégration et de ses modalités fassent l'objet de prochaines réflexions, afin d'éviter que les difficultés des élèves ne réapparaissent, réduisant les effets positifs du séjour.

Toujours au chapitre des critiques, les équipes déplorent également l'insuffisance de personnels (manque d'enseignants, de psychologues, d'éducateurs spécialisés...), les problèmes matériels (locaux exigus et inadaptés...), un partenariat insuffisant avec les collèges d'origine, les collèges de réaffectation ou encore la protection judiciaire de la jeunesse. Elles préconisent, en outre, des durées de séjour plus longues (de six mois à plusieurs années scolaires) afin d'obtenir des améliorations durables. Enfin, elles soulignent la nécessité d'une structure intermédiaire, soit en amont de la classe-relais (pour souder le groupe ou vérifier la motivation des élèves), soit en aval (pour préparer la réintégration de l'intéressé).

Notes

(1)  Note d'information du ministère de l'Education nationale n° 00-28 - Septembre 2000.

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