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Le CES dresse un bilan décevant de l'intégration sociale des handicapés

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« Lever les barrières environnementales, réglementaires et culturelles » qui freinent l'intégration des personnes handicapées dans la société, tel est l'objectif du rapport (1) de Vincent Assante, vice-président délégué de l'Union nationale des polios de France, adopté le 13 septembre par le Conseil économique et social (CES).

Une intégration largement insuffisante

Dans un inventaire à la Prévert, le conseil énumère les difficultés pratiques auxquelles sont confrontées au quotidien les personnes handicapées pour se déplacer, pratiquer une activité culturelle, sportive... Toutefois, il relève les aspects positifs des campagnes engagées par la secrétaire d'Etat au tourisme depuis 1997.

Dans le domaine de l'éducation, les établissements scolaires et universitaires « commencent à entrebâiller leurs portes ». Néanmoins, regrette le rapport, les enfants handicapés sont souvent relégués « dans une voie éducative différente, parallèle, mais marginale, relevant pour l'essentiel du ministère des Affaires sociales et non de celui de l'Education nationale ». Dans le monde du travail, « fondé sur des capacités productives », le travailleur handicapé est, là aussi, « appréhendé comme une difficulté potentielle ».

Repenser la politique en matière de handicap

Pour Vincent Assante, les effets pervers d'un « cadre législatif trop spécifique » expliquent, pour partie, la faible intégration des personnes handicapées. « La politique engagée, explique-t-il, va privilégier une spécialisation exagérée des solutions et des réponses aux besoins. » Or, selon le conseil, le droit commun devrait permettre d' « apporter toutes les réponses nécessaires pour satisfaire les besoins, réponses communes et particulières tout à la fois ». L'auteur dénonce également une « approche du handicap qui a conduit de manière exagérée à la constitution de filières ». C'est ainsi que les allocations et le régime fiscal réservés aux handicapés contribuent non seulement à les marginaliser, mais surtout, ne les incitent pas à rechercher un emploi.

Si le CES approuve le plan d'action, présenté en janvier dernier par Lionel Jospin (2), il estime néanmoins « urgent que le pays s'engage dans une politique globale, cohérente et volontariste en faveur de l'intégration sociale des personnes en situation de handicap ». Selon lui, l'institutionnalisation doit être repensée « pour permettre aux potentialités des personnes - y compris quand elles sont très faibles - de progresser ». A ce titre, le rapport demande la  reconnaissance par la loi du principe d'obligation d'intégration scolaire des enfants handicapés, dès lors qu'elle n'est pas contraire à leur intérêt. Il suggère également la nomination, dans chaque rectorat, d'un inspecteur de l'Education nationale chargé d'impulser la politique de scolarisation (3), ainsi que « le renforcement et le développement de la formation initiale des enseignants ».

En matière d'orientation, le rapport propose la suppression du partage des Cotorep en deux sections (4), « afin de permettre une approche globale et cohérente de la personne par l'évaluation de ses potentialités et incapacités ». Enfin, il prône une plus grande implication des services publics de l'emploi vis-à-vis des travailleurs handicapés dans le cadre des politiques engagées envers les publics défavorisés.

Notes

(1)  Situation de handicap et cadre de vie - Avis et rapport du Conseil économique et social - Consultable sur le site http : //www.conseil-economique-et-social.fr.

(2)  Voir ASH n° 2151 du 28-01-00.

(3)  Voir ASH n° 2144 du 3-12-99.

(4)  Une proposition déjà formulée par la mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale, en juillet dernier - Voir ASH n° 2176 du 21-07-00.

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