Reprochant au Premier ministre sa gestion du dossier Corse, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a démissionné du gouvernement, le 29 août. Il est remplacé par Daniel Vaillant, socialiste, auparavant ministre des Relations avec le Parlement. Ce ministère est confié à Jean-Jack Queyranne, qui quitte le secrétariat d'Etat à l'outre-mer au profit de Christian Paul, député (PS) de la Nièvre depuis 1997. Ce dernier aura à assurer le suivi du projet de loi d'orientation relatif aux départements d'outre-mer (1).
Pendant ses trois ans de fonction place Beauvau, Jean-Pierre Chevènement aura notamment connu comme dossiers prioritaires l'immigration, la lutte contre l'insécurité et l'intercommunalité. Ainsi, dès son arrivée à l'Intérieur, en juin 1997, il s'est attelé au traitement du dossier des sans-papiers, en lançant tout d'abord une opération de régularisation partielle, puis en faisant voter au printemps 1998 la loi « RESEDA » sur « les conditions d'entrée et de séjour des étrangers » (2). Le nombre encore important de déboutés a alors entraîné une nouvelle vague de mécontentement dans les milieux associatifs, ce qui a conduit le gouvernement à assouplir de nouveau les critères de régularisation (3).
Deuxième gros chantier engagé par le ministre, la lutte contre les violences urbaines, qu'il a intensifiée en octobre 1997. Plus concrètement, la mise en place des contrats locaux de sécurité (4) et l'amorce d'une réforme de la police nationale axée sur la police de proximité (5) sont à mettre à son actif.
(1) Voir ASH n° 2161 du 7-04-00.
(2) Voir ASH n° 2074 du 5-06-98.
(3) Voir ASH n° 2082 du 28-08-98.
(4) Voir ASH n° 2043 du 31-10-97.
(5) Voir ASH n° 2161 du 7-04-00.